Lettre d'information

Le chant et le rôle de la chorale

Par Louis Groslambert

imprime à l’assemblée liturgique ce sens de la gratuité qui est demandé aux hommes parce qu’il appartient à Dieu. Réjouissons-nous pour tous les groupes de chanteurs qui emmènent le peuple chrétien dans le monde de la grâce. Une chorale qui fonctionne selon les critères de l’Eglise est une chance pour une assemblée.

Dans la vie générale de la paroisse, la chorale est souvent faite de personnes attentives aux réalités du monde ou qui le sont devenues à force de chanter « peuple de frères, peuple du partage ». Elles apportent à la célébration « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes » (Vatican II, constitution sur l’Eglise) dont elles ont été témoins en tant que membres de commissions municipales ou partenaires d’associations.

Enfin, alors que les diocèses décident la formation de paroisses nouvelles, les liens pastoraux entre les anciennes paroisses se créent plus facilement si les groupes de chanteurs consentent à travailler ensemble. Ce groupement de chorales est un outil pastoral.

Chorale et vie spirituelle des choristes

« Il nous faut consentir au travail de l’Esprit » dit un chant. La chorale est, certes, un lieu d’activité musicale, mais aussi un lieu d’apprentissage à la vie spirituelle.

Parler de vie spirituelle, c’est renoncer à faire une séparation entre sacré et profane, entre religieux et quotidien. L’attention que les choristes portent aux textes des chants, (ce qu’ils disent de Dieu, ce qu’ils font dire à Dieu, ce qu’ils disent de la présence des baptisés dans le monde…) modifie non seulement leur prière mais aussi leur conception de la vie.

La vie spirituelle comporte la démarche d’offrande. L’acte de chanter (se donner en donnant son souffle, exposer son affectivité devant tout le monde, renoncer à son tempo préféré pour prendre le tempo du groupe, accepter de servir un rite que l’on ne modifie pas à son gré, donner la priorité aux autres en apprenant à ne pas dominer…) ressemble par beaucoup d’aspects à Jésus qui obéit jusqu’à donner sa vie, jusqu’à se perdre. Pour apprendre cette attitude, le chanteur consent à « ne pas s’écouter chanter », il renonce à la complaisance à lui-même.

La vie spirituelle s’alimente des chants qui incitent à louer, qui préparent à méditer, qui encouragent à supplier. Même les refrains jouent ce rôle, ainsi que l’enseigne saint Jean Chrysostome : « Ne chantons pas les refrains par routine, mais prenons-les comme bâton de voyage… »

Prier quand on a un rôle technique.

La chorale est soumise à l’impératif de la ferveur, pour elle et pour l’assemblée, et aussi à l’impératif de la technicité. Certes, à la célébration tous les paroissiens ont un rôle à tenir ; mais ils se laissent porter par le rituel. En revanche, pour tenir leur rôle, les choristes ont en plus à se soucier des questions

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