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Le chemin de croix dans l’histoire

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Avant même Vatican II, la réforme liturgique a permis de redonner toute sa place à la célébration de la Passion de notre Seigneur le Vendredi Saint, et le chemin de croix a quelque peu perdu de sa prépondérance Depuis plusieurs années cependant, nous voyons que des paroisses et des communautés chrétiennes diverses éprouvent le besoin, à côté des grandes Célébrations du Triduum Pascal, de proposer le chemin de croix aux fidèles.

Nous accueillions cette année au monastère un groupe d’étudiants des Grandes Écoles, qui, tout en participant activement aux Offices monastiques et aux célébrations, a médité le chemin de croix dans l’après-midi du vendredi.

Une ville comme Reims proposait le vendredi saint trois chemins de croix, animés l’un par les lycéens, l’autre par le Sappel (communauté chrétienne des familles et amis du Quart-Monde), le troisième par une paroisse. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière ; la manière de mettre en œuvre le chemin de croix a bénéficié du renouveau liturgique et biblique de notre siècle. Pour mieux en saisir la portée, je vous propose un aperçu historique sur cette dévotion « récente » dont les racines plongent dans les récits évangéliques.

L’acte fondateur en est évidemment la Passion du Christ ; or, c’est seulement à partir de la fin du Moyen Age que cette dévotion est apparue. Son historique a été détaillé par M-i. Picard en 1953 dans un article du Dictionnaire de spiritualité dont je reprends ici les éléments essentiels.

L’évolution s’est faite en trois temps

Tandis que se développent à partir du XIIe siècle les éléments de la dévotion à la Passion (dévotion à la Pietà, aux plaies du Sauveur, à la Sainte Face, etc.), l’arrivée des Franciscains en Terre Sainte au début du XIVe siècle donne corps aux pèlerinages organisés sur les lieux de la Passion.

On ne parle pas encore du chemin de croix, mais on se réunit au Calvaire, puis on visite dans la ville les divers lieux mentionnés dans les évangiles ou dans les livres relatant la « Vie du Christ ». Ces visites ne sont pas une innovation des Frères Mineurs, puisque l’on en a déjà le témoignage dans les premiers siècles du christianisme, par exemple celui de la pèlerine Egérie.

A partir du XVe siècle se dessine un tournant avec le développement de la dévotion aux « chutes de la Passion » ou encore, en Allemagne et aux Pays-Bas, aux « chutes sous la croix ». Par ailleurs, en Allemagne et à Rome, on vénère les « marches du Christ » (7 ou 9) parfois à l’aide de colonnes dressées sur le chemin allant vers une église. A la même époque apparaît la dévotion aux « stations du Christ », 6 ou 7 dans certains cas, 1 2, 1 5 voire 1 8 dans d’autres. Elles commencent soit par l’adieu de Jésus à sa mère, soit au Cénacle, soit au jardin, ou encore chez Pilate. La diversité prévaut jusqu’au XIXe siècle dans la plupart des

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