Lettre d'information

Le culte eucharistique en dehors de la messe

fidèles, ces fruits de l’eucharistie, implorés par l’épiclèse et abondamment présentés dans les prières après la communion (postcommunions) : forces nouvelles pour les combats de la vie et lutte contre le péché ; grâces de pardon, de paix, de justice et de liberté ; courage pour être témoins de l’évangile en annonçant la Bonne Nouvelle non seulement en paroles mais en actes ; unité des membres du corps du Christ et croissance de l’Église ; amour de tous les hommes ; partage de nos ressources de tous ordres ; vigilance dans l’attente du retour du Christ ; et même santé du corps, comme de l’âme.

Notre recueillement devant le Saint-Sacrement et notre adoration ne peuvent qu’être au service de ce travail de l’Esprit dans nos existences et ne sauraient avoir d’autre but. Certains chrétiens voudraient que le Saint-Sacrement soit toujours à leur portée dans une proximité sécurisante, ou que la communion fasse d’eux, en quelque sorte, des tabernacles vivants ; mais il y aura toujours une distance entre l’hostie qui est à notre disposition et le Christ que nous ne pouvons en aucune manière posséder ou soumettre à nos aspirations. La volonté de Dieu n’est pas de combler nos attentes, mais bien plutôt de creuser en nous un désir, de nous ouvrir à une espérance. Il s’agit d’un compagnonnage avec Jésus, qui laisse toute sa place à la foi, avec ses clartés et ses nuits, et qui permet les lentes maturations de l’Évangile dans nos vies, « jusqu’à ce qu’Il vienne ».

Une présence qu’on adore « en esprit et en vérité »

Ces réflexions historiques et théologiques nous introduisent dans le Rituel de l’eucharistie en dehors de la messe (1), qu’elles nous aident à comprendre et à accueillir :

« La fin première de la conservation de l’eucharistie en dehors de la messe est l’administration du viatique ; les fins secondaires sont la distribution de la communion et l’adoration de notre Seigneur Jésus Christ présent dans le sacrement. Car la conservation des saintes espèces pour les malades a amené la louable coutume d’adorer la nourriture céleste conservée dans les églises. » (n° 5)

Cela nous rappelle que le tabernacle ne dit pas tout de la présence eucharistique. Il serait impensable de conserver des hosties dans une église fermée où personne n’entrerait jamais, afin de pouvoir dire que le Seigneur serait là, au cœur d’un village ou d’un quartier. Cela pouvait se concevoir pour les temples païens de l’Antiquité, renfermant la statue ou les symboles d’un dieu. Le sacrement est tout autre chose ; il est fait pour une rencontre avec des hommes qui s’en nourrissent et qui l’adorent. C’est pourquoi il est important que soit aménagé dans les églises un lieu accueillant, où l’on puisse facilement, une fois célébrés les saints Mystères, se recueillir dans le silence, pour entrer dans l’attitude de Marie de Béthanie

<< 1 2 3 4 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :