Lettre d'information

Le péché : malaise et libération

aide à la conversion et à la lucidité sur son comportement. Aujourd’hui, parler de degré ou de gravité dans le péché demeure libérant : tout n’est pas sur le même plan ! Certaines fautes sont plus graves que d’autres. Notre expérience montre que certains actes, paroles ou attitudes, peuvent être porteurs de mort, de mort physique, de mort affective, de mort spirituelle. L’accompagnement individuel permet de discerner, sous la parole de Dieu, la responsabilité personnelle engagée ; il aide à nommer les péchés et à vouloir les dépasser. Le dialogue devrait permettre de distinguer ce qui est de l’ordre du péché et ce qui est matière de honte, de culpabilité ou d’état subi. Cela demande de parler du péché à partir de l’orientation fondamentale du cœur de l’homme. Il s’agit là d’une option elle aussi fondamentale ! Si le cœur s’oriente vers Dieu, les actes de la personne sont orientés vers l’amour, s’il se détourne de Dieu, les actes sont viciés.

... aux péchés collectifs

Certes la responsabilité personnelle est souvent engagée, mais on ne peut oublier l’existence de types de péché qui revêtent une forme institutionnelle : on parle alors de structures de péché. Cette expression récente utilisée par Jean-Paul II, traduit l’idée que des structures sociales, économiques et politiques peuvent, par l’effet de l’accumulation des péchés personnels, favoriser l’iniquité et l’injustice. Face au désir de profit et aux soifs de pouvoir, la conversion et la solidarité sont les chemins qui permettront à ces structures d’être au service de l’homme. Puisqu’elle invite chacun à nommer son péché pour en demander pardon, l’Église elle-même a voulu vivre une démarche de repentance des infidélités passées par lesquelles beaucoup de ses membres n’ont pas été fidèles à l’Évangile. Par cette démarche de vérité, l’Église – sainte parce qu’incorporée au Christ – se montre faible mais habitée par la puissance de son Seigneur. Au nom de la solidarité avec les générations passées et parce que les conséquences de certains péchés passés peuvent perdurer, la demande de pardon devient aussi prise de conscience d’une responsabilité pour le présent ; purifier la mémoire de toutes les formes de ressentiment et de violence laissées par l’héritage du passé invite à un comportement renouvelé. L’Église donne l’exemple que les mea culpa ne conduisent pas seulement à se frapper la poitrine mais doivent se prolonger en mains ouvertes et réparatrices pour les frères.

Dieu plus grand que notre coeur

Pour conclure, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du malaise lié au péché ? Il nous situe au cœur de la foi chrétienne. Lorsque nous nommons notre péché, nous sommes renvoyés, en fin de compte, à notre propre finitude et au besoin de salut que nous attendons. Et là, nous entendons l’Église

<< 1 2 3 4 5 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :