Lettre d'information

Le péché : malaise et libération

et la division... et pourtant il est appelé à choisir le bien et non le mal, la vie et non la mort. D’ailleurs, le Rituel du baptême des petits enfants (n° 84) prévoit cette prière :« Père... nous t’en prions humblement : par la passion de ton fils et sa résurrection, arrache-le au pouvoir des ténèbres ; donne-lui la force du Christ et garde-le tout au long de sa vie. » Justement, à l’occasion du sacrement de baptême, des questions surgissent à propos du péché originel. Le récit de la transgression d’Adam et Ève (Genèse 3) évoque les conséquences malheureuses du péché : désormais la vie sera laborieuse, les divisions toucheront les rapports de l’homme à Dieu, de l’homme et la femme, de l’homme et la nature. Ce récit ne désigne pas le péché comme une tare transmise biologiquement mais révèle une solidarité de tous les hommes dans le péché. Cette situation de péché nous précède et nous détermine : c’est un « déjà-là » du mal. Un mal qui est extérieur à l’homme : « le serpent » détourne la Parole donnée par Dieu ; l’homme est complice de la tentation, il y répond sans l’avoir instaurée.

Une solidarité dans le salut plus grande que dans le péché Mais la solidarité dans le péché est dépassée par la solidarité dans le salut offert en Jésus-Christ. En effet, la situation peccamineuse est prise dans un horizon plus radical : en Christ, et par le don de son Esprit, l’homme est sauvé de ses péchés, la puissance du Christ a vaincu celle du péché. « Comme il avait perdu ton amitié en se détournant de toi, tu ne l’as pas abandonné au pouvoir de la mort » rappelle la Prière eucharistique n° IV. La vie, la mort et la résurrection du Christ sauveur témoignent de la victoire définitive de la vie sur la mort, du bien sur le mal. Cependant, ce déjà-là du mal pris dans l’acte sauveur de Jésus-Christ, dans laquelle est prise notre volonté, laisse toute la place à notre liberté : l’homme garde la possibilité de décider de pécher malgré tout.

J’ai péché contre toi et mes frères

Des péchés personnels…

L’homme peut choisir librement et volontairement de ne pas suivre le chemin de Dieu, de nuire à soi-même ou de blesser ses frères. Le péché est alors un acte précis, datable et imputable à une personne. La tradition scolastique avait établi une liste avec un certain nombre d’actes touchant aux divisions provoquées par le péché : on distinguait les péchés mortels, qui déstructurent profondément la relation à Dieu et aux frères, et les péchés véniels, qui ralentissent le mouvement vers Dieu mais qui n’affectent pas l’orientation du cœur. L’obligation de la confession de ces péchés en était d’ailleurs différente. Seuls les péchés graves nécessitent le pardon sacramentel, la confession des péchés véniels, de même que la « confession de dévotion », est recommandée puisqu’elle

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