Lettre d'information

Le péché : malaise et libération

contexte de sécularisation, où la référence à Dieu s’éloigne, il est difficile de comprendre ce qu’est le péché puisque nous ne savons plus bien qui il est. Mais si Dieu nous révèle notre péché c’est parce qu’il nous a d’abord témoigné son amour. Saint Paul peut annoncer : « Là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé » (Romains 5, 20). S’interroger sur le péché c’est d’abord se mettre face à l’amour de Dieu qui est premier. L’alliance de Dieu avec les hommes précède le péché de l’homme contre Dieu. Comment nous reconnaître pécheur si ce n’est devant un Dieu qui aime en pardonnant ? Nous ne pouvons nous éveiller à la vérité de notre péché qu’en expérimentant sa délivrance et son pardon. Nommer notre péché, c’est nous remettre dans une relation avec l’Autre et les autres, dans une histoire de Dieu avec nous, un Dieu de miséricorde. Le Credo, prononcé au cœur de nos liturgies eucharistiques, affirme la conviction que nous ne pouvons parler de péché sans en souligner en même temps son pardon ; nous confessons notre foi non pas au péché mais « en la rémission des péchés ».

Si le péché affecte notre relation à Dieu, il affecte également notre relation au prochain. Prendre position contre Dieu, c’est prendre position contre l’homme et inversement. La structure du Décalogue nous le rappelle : avant les dix paroles indiquant le chemin de vie dans l’alliance (les dix commandements), Dieu rappelle vigoureusement la libération de son peuple : « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. » (Deutéronome 5, 6) Avant le don de la Loi, Dieu se présente comme le libérateur. C’est le salut apporté, c’est l’amour reçu qui nous invite à vivre d’une manière « humanisante » avec et pour les autres. Pécher est, avant tout, une expérience quotidienne ! Celle de reconnaître que nous ne vivons pas comme l’Évangile nous y invite, ni même comme nous souhaiterions vivre nous-mêmes. Une expérience que nous partageons avec d’autres, une expérience collective, dans laquelle sont engagées, pour une part, notre liberté et notre responsabilité.

Une volonté fragile

Pécher : c’est prendre position contre Dieu. Cela veut dire que notre volonté est engagée. Mais est-elle toujours maître chez elle ? Ne faisons-nous pas la même expérience avec saint Paul : « Ce qui est à ma portée, c’est d’avoir envie de faire le bien, mais non pas de l’accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. » (Romains 7, 18-19). Pour reconnaître son péché, il faut que notre propre volonté, née d’une décision responsable, reconnaisse qu’elle s’oppose à Dieu et à son prochain.

Une volonté prise dans un déjà-là du péché Naissant, l’enfant paraît dans un monde déjà marqué par le péché, le mensonge

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