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Le siège de la Présidence : bilan historique et perspectives

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Après le concile de Trente

Une barrière appelée « table de communion » a pris la place des jubés, libérant la vision du chœur aux fidèles qui assistent maintenant à l’office et peuvent suivre l’action liturgique du regard. Dans les cathédrales, le siège de l’évêque est désormais un trône rehaussé d’un dais ou d’un baldaquin. Le trône est indicatif de l’honneur attaché à la fonction épiscopale. Lorsque l’évêque célèbre les ordinations, un faldistoire, siège mobile, est déposé au pied de l’autel. La cathédrale de Narbonne a conservé trois exemplaires de ces siège mobiles qui ne manquent pas de noblesse dans la matière (cuir et fer forgé) et dont la forme est très épurée (fig. p. 10).

Bilan et perspectives

La liturgie après le concile de Trente n’a prévu d’autres sièges qu’une banquette à trois places pou que les ministres s’assoient pendant les lectures et le morceaux de musique souvent très longs. Cette position de repos nous est parvenue jusqu’à la réforme d Vatican II.

De ce rapide recours à l’histoire de l’iconographie, nous retenons de l’antiquité que c’est le Christ ressuscité qui préside à l’ecclesia, il est le Kurios, au dessus, en avant de l’assemblée, icône de la présence divine. En ce sens, il oriente la prière de tous, se manifestant comme le bon berger au devant de son peuple en marche. Son image au fond des coupoles ou de l’abside l’établit comme le Pont ("pontife") entre le ciel et la terre. Le siège de présidence indique un décentrement de l’assemblée vers Celui qui l’habite et doni elle attend le retour glorieux.

La pratique des communautés chrétiennes a varié dans la mesure même où variait la perception du rôle de la présidence. Aujourd’hui, selon les textes conciliaires, le ministre préside in persona Christi capitis. Du siège, il ouvre la célébration par le salut au nom du Seigneur, et du siège, il la clôt par la bénédiction. Il guide la prière en disant la prière d’ouverture, l’introduction et la conclusion de la prière universelle, et la prière après la communion. Dans la position assise, il écoute la proclamation de la parole et participe à la prière silencieuse après la communion.

L’instruction romaine commentant le missel romain proposait de situer le siège de présidence au fond de l’abside, sauf dans le cas où la distance serait préjudiciable à la communication (Inter oecumenici n°92). Le souci restait celui de la participation active des fidèles et de la communication dans l’assemblée. Il nous semble qu’aujourd’hui cette situation a été souvent abandonnée, justement pour ces raisons. Dans nos petites communautés, il convient que la pratique de la présidence mette en lumière le partage des responsabilités des participants. C’est en référence au mot d’Augustin « Pour vous je suis évêque, avec vous je suis

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