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Aménagement liturgique : les vertus du dialogue

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I. Un dialogue dans un délai suffisant

Dès que l’éventualité d’un projet (restauration, aménagement création) se fait jour, l’affectataire (paroisse, communauté, aumônerie) doit prendre successivement l’avis :

1) de la Commission diocésaine d’art sacré (Cdas), pour situer les objectifs du projet et en déterminer les enjeux liturgiques et pastoraux. 2) de la Conservation régionale des Monuments historiques (Drac) pour lui soumettre le programme liturgique et la genèse du projet élaboré avec la Cdas.

Cette double démarche est essentie1le car elle répond à la nécessité de se rencontrer dès la première étape de la réflexion.

Soumettre à l’administration un projet mûri et bouclé par l’affectataire seul, c’est entrer dans une problématique de tension. Il y a celui qui demande et celui qui doit répondre or, s’agissant de trouver des solutions pour des lieux soumis à une double juridiction (collectivités publiques et Église), il est plus important de se comprendre que d’avoir raison. On se rencontre généralement trop tard.

II. Un dialogue dans une réflexion commune

C’est donc à partir d’une réflexion argumentée et imaginative qu’un projet évoluera. On sait qu’il y a de part et d’autre des impératifs et des besoins. Mais comment progresser sans convaincre ? Il est arrivé fréquemment que la concertation avec les services du Patrimoine aboutisse à des choix qu’on n’imaginait pas. Ainsi, l’élaboration d’un cahier des charges doit être assortie d’un préalable liturgique et doctrinal. On ne demande pas un dispositif liturgique pour des raisons subjectives mais par rapport à des normes. Chacune d’elles est la conséquence d’une perception théologique pour une pratique pastorale. Les lieux sont au service de la célébration même si la liturgie doit s’intégrer dans un lieu donné. Car la liturgie est la raison d’être, la justification première des lieux. Elle n’est pas une activité parmi d’autres.

Encore faut-il prendre les moyens d’en parler librement et sereinement.

III. Un dialogue dans une histoire

Après trente ans de réforme liturgique et ses inévitables maladresses, il arrive que sa pérennité soit l’objet d’un doute du côté de l’administration certes, mais aussi parfois dans l’Église. On sait que la durée moyenne d’une réforme est de quatre à cinq siècles. C’est dire si la loi de 1913 (sur la protection des édifices et des objets) n’est qu’une péripétie. Mais la séparation de l’Église et de l’État doit être respectée comme un cadre à l’intérieur duquel l’un et l’autre sont condamnés à collaborer dans un même souci la conservation du patrimoine religieux comme signe et non seulement comme mémoire.

La vie liturgique, la prière, la culture religieuse ne doivent pas être opposées mais distinguées comme autant d’éléments qui fondent le sens du

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