Lettre d'information

Les vêtements liturgiques de l’Eglise

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vêtements (..) dans le sang de l’Agneau”

(Ap 7, 9... 14).

L’étole

Du grec stolè, le vêtement de dessus. Sans qu’on puisse déterminer historiquement de quel vêtement il s’agissait à l’origine. Echarpe ou pièce plus ample ? En fait, le terme que l’on rencontre vers la fin de l’Antiquité, tant en Orient qu’en Occident, est orarium : sorte de serviette ou de mouchoir, de luxe plutôt, et qui devient progressivement un insigne. Et il l’est, dans l’Eglise, pour tous ceux qui ont reçu le sacrement de l’ordre : évêques, prêtres, diacres. Mais ces derniers portent cette bande d’étoffe qu’est l’étole, en bandoulière à partir de l’épaule gauche, alors que pour les premiers elle pend devant en deux bandes d’égale longueur. Amalaire (VIIIe siècle) confère à l’étole le symbolisme du joug doux et léger du Seigneur (Mt 1 1 , 30).

La chasuble

En latin, casula signifie « petite maison ». En effet, l’antique paenula, manteau d’hiver ou de voyage, devint, vers le IIIe siècle, un vêtement d’apparat qui se substitua à la toge. La casitia, que l’on enfilait par la tête, était bien comme une petite maison pour celui qui la portait. On trouve la chasuble dans les mosaïques chrétiennes. Longtemps elle fut le vêtement de tous les clercs, à Rome du moins, avant d’être réservée aux seuls évêques et prêtres — alors que la dalmatique devint le vêtement propre aux diacres (mais certains évêques la portaient également). Aujourd’hui elle est le vêtement habituel du prêtre qui célèbre la messe.

Pour Raban Maur (VIIIe), la chasuble symbolise la charité. Certains commentateurs, s’appuyant sur le fait que la chasuble s’appelle aussi “planète” (en italien notamment), car elle est ronde et permet de tourner autour du corps, lui attribue un symbolisme cosmique. Le prêtre qui la revêt prie, en effet, pour tout l’univers.

La chape

Il s’agit d’un manteau ample, sans manches mais avec capuchon, que le prêtre, et d’autres ministres aussi, revêtent lors de certains offices solennels, en dehors de la messe. L’abondant métrage du tissu permit rapidement une décoration somptueuse sur ce type de vêtement. Au Xe siècle déjà, les inventaires de cathédrales et de monastères montrent que les chapes sont nombreuses.

Des couleurs

« L’harmonie est la base de la théorie de la couleur. La mélodie est l’unité dans la couleur, ou la couleur générale. La mélodie veut une conclusion ; c’est un ensemble où tous les effets concourent à un effet général. »

Baudelaire, Salon 1846, III

Les couleurs expriment quelque chose : toute culture a son code en la matière, toujours un peu secret, qu’il s’agit de déchiffrer. L’étymologie rattache d’ailleurs le terme color à la racine cel qui renvoie à l’idée de cacher. « Toutes les couleurs ne sont pas visibles directement (…) : on peut

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