Lettre d'information

Les vêtements liturgiques de l’Eglise

Accueil > Art sacré > L’art sacré > Vêtements et ornements > Les vêtements liturgiques de l’Eglise

plus, il faut remarquer qu’un vêtement comme la chasuble est rarement un vêtement personnel, puisqu’elle est faite le plus souvent en fonction d’un lieu, donc sa taille et sa forme doivent pouvoir convenir à différentes statures d’hommes. Dans l’assemblée célébrante, le vêtement est un signe d’identité. Il manifeste le ministère dont telle personne a été littéralement “investie” — du latin vestis, le vêtement. Avec les symboles qui tissent la célébration (gestes, objets, musique, architecture), il situe aussi le culte chrétien du côté de la beauté, de cette suavitas dont parlent les Pères de l’Eglise et qui caractérise l’acte de foi.

Histoire

Comme l’écrivait le moine Walafrid Strabon, vers 850, les vêtements liturgiques “n’ont acquis que par accroissements successifs cette beauté qu’ils ont maintenant : aux premiers temps, en effet, on célébrait la messe avec le costume ordinaire”. Les différentes pièces du vestiaire liturgique proviennent du costume porté à la fin de l’Antiquité romaine par les gens de la bonne société. La mode laïque ayant changé, le costume antique se maintint à travers les usages cultuels. C’est au VIIIe siècle que se trouve consommée en Occident la distinction entre les deux vestiaires — le clergé de l’Orient ayant adopté plus tôt certains insignes spéciaux (l’omophorion (1) des évêques, l’orarion (2) des diacres).

Les liturgistes de l’époque carolingienne, méconnaissant d’ailleurs la véritable origine des vêtements cultuels, leur conféreront une signification mystique et édifiante qu’il faut bien qualifier de déviation allégorique par rapport à un authentique symbolisme. Plus tard, à partir du XIIIe siècle, on assistera à une curieuse évolution des formes. En effet, à cause de la lourdeur des riches étoffes et de la surcharge des décorations, on recherchera une plus grande commodité pour les mouvements des ministres. Les formes courtes, stylisées, vont l’emporter sur les formes amples. En réalité on ne parle plus de vêtements mais bien d’ornements !

Les vêtements principaux

L’aube

C’est le vêtement chrétien de base, commun à tous les ministres. Dans l’Antiquité, l’aube est un vêtement de dessous. Comme l’indique son étymologie (du latin albus qui signifie “blanc”), il s’agit d’un vêtement blanc. Pour le Nouveau Testament, la blancheur symbolise la résurrection, la vie nouvelle qui vient du mystère pascal, la gloire du royaume des cieux. Le vêtement blanc convient donc au nouveau baptisé, au premier communiant, à la jeune mariée : il marque la joie, innocente et victorieuse, qui vient de l’entrée dans un monde neuf.

“J’ai vu une foule immense (. . .) ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main (..) ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs

<< 1 2 3 4 5 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :