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Lieux du baptême : observations sur l’évolution d’une pratique

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social. La dimension ecclésiale dé la célébration avait disparu, et jusqu’à une époque récente, on baptisait des nouveaux- nés exclusivement, On installait donc la cuve dans une chapelle latérale, vers l’entrée de l’église toujours, car on n’avait pas oublié les raisons qui poussaient à le faire. La famille y tenait à l’aise.

Aujourd’hui, nous sommes à une charnière nous héritons d’une histoire complexe dans une situation sociale et pastorale non moins complexe. Nous tâtonnons pour adapter nos pratiques à une réalité qui est en train de changer. L’exigence de la participation des fidèles, massivement reçue par le peuple de Dieu à la suite du Concile, vient se conjuguer avec le désir de voir. Même et surtout s’il y a peu, ou rien, à voir Sait-on toujours que ce désir est largement incompatible avec la nudité exigée par le baptême, et aussi avec la part de mystère qu’il faut réserver à tout sacrement ? Se rend-on compte que pour permettre à l’assemblée de voir le geste baptismal, on impose parfois au baptisé de grimper le plus haut possible, jusque devant l’autel, pendant qu’il doit aussi baisser la tête pour ne pas être trempé quelle figure du baptême donnons-nous alors ? N’évoque-t-on pas plutôt une exécution capitale qu’une renaissance ? Ayant redécouvert la valeur de l’initiation chrétienne et le lien entre ses trois sacrements, on voudrait, à juste titre, marquer le lien qui existe entre le baptême et l’eucharistie en plaçant la cuve baptismale (quand ce n’est pas une cuvette ou une bassine à confiture i) près de l’autel, Mais se rend-on compte qu’on interdit alors toute matérialisation physique d’une déambulation qui pourrait à elle seule signifier l’aspect initiatique du baptême ?

Faire l’état des lieux et recenser toutes les pratiques en cours actuellement est impossible, si grande est la diversité selon les paroisses et les situations sociales et pastorales. Les traces du passé se conjuguent avec les exigences pastorales du présent. Chacun essaie de faire comme il peut et y réussit en partie. Le pire (transformer une chapelle baptismale en débarras pour les panneaux d’affichage ou les chaises cassées) est souvent évité. Ici, pourtant, on a abandonné la chapelle baptismale pour en faire un bureau d’accueil, pendant que le “nécessaire à baptiser’ est rangé au fond de la sacristie on ne le sort que pour l’occasion, Il ne reste aucun lieu pour la mémoire du baptême dan cette église. Là, au contraire, on remet à l’honneur la cuve d’autrefois, car elle garde mémoire de tous ceux qui ont été baptisés avant nous le lieu est propre et éclairé, on y colle les photos des enfants nés dans l’année. Ici encore, la vieille vasque a été reléguée dans un coin obscur, là, on l’a recouverte d’une planche et d’une nappe pour en faire un autel de semaine. Partout, cependant on se heurte à la

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