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Pardon et réconciliation dans la célébration de l’Eucharistie [2]

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l’autre sacrement ? » Encore une fois, méfions-nous de la logique binaire, mais la question reste. Et pour cause ! L’eucharistie est « la source et le sommet de la vie chrétienne » (1) ; elle est tellement riche et proche du cœur du mystère du Christ, qu’elle ne peut pas ne pas être un sacrement qui offre aussi et réalise la réconciliation du chrétien. En participant à l’eucharistie nous sommes remis en alliance avec Dieu dans le Christ.

Cela n’empêche pas qu’il y ait un sacrement plus « spécialisé » dans lequel le fidèle peut dire son péché (ce qu’il ne fait pas dans l’eucharistie), qui lui sera pardonné dans la mesure où il va le confesser en confessant l’amour de Dieu. Il ne faut pas séparer, ni dans notre tête et ni dans notre pratique, le sacrement de l’eucharistie du sacrement de la réconciliation. En poussant un peu, je serai tenté de dire du sacrement de la réconciliation, que s’il découle du baptême, sacrement primordial et original de la vie chrétienne, il découle de même de l’eucharistie puisque tous deux découlent du mystère de la mort et de la résurrection qui est le seul à nous sauver et qui nous est présenté avec tant de richesse dans tous les sacrements.

Ce qu’en dit le missel

Regardons maintenant les textes qui concernent l’eucharistie elle-même. S’il fallait choisir un moment central, une action (parce que l’eucharistie ne se réduit pas à un texte, même si on y prononce des textes), il n’y aurait pas de doute : le moment central de la messe est la prière eucharistique, et plus exactement, le moment central de la prière eucharistique qui s’appelle l’offrande. Nous ne sommes pas encore très habitués au vocabulaire du dernier Concile. Nous connaissions, peut-être, le terme « offertoire » qui désignait ce qu’on nomme maintenant la présentation des dons, c’est-à-dire le moment, après le Credo, où on apporte le pain et le vin. Autrefois ce geste a été beaucoup développé : nous avons tous connu de grandes processions d’offertoire. Et beaucoup d’entre nous ont beaucoup d’affinités spirituelles, un goût profond pour ces paroles « Nous te présentons ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes… Bénis soi Dieu maintenant et toujours » ou encore « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis la divinité de celui qui a pris notre humanité. » Or, il se trouve que l’Église, aujourd’hui, dans la célébration de l’eucharistie, ne propose pas les choses comme cela. Dans le Missel, le terme « offertoire » n’existe plus, et l’on parle « d’apport des dons » ou de « présentation des dons » tout simplement. Comme ce fut le cas dans la grande tradition de l’Église, tels que nous le rapportent les textes anciens, on apporte simplement du pain, du vin et de l’eau. Et l’important est ce qui suit : l’offrande que fait le Christ et qui est au cœur de la

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