les badigeons disparus », pour reprendre les propos de l’architecte en chef des Monuments historiques François Voinchet décédé en 2007 et auquel je souhaite rendre hommage.
Photographie : Copyright Cantrot
Grâce à ce parti pris d’authenticité, Notre-Dame-du-Port retrouve toute la pureté et la lumière des lignes et des courbes qui font d’elle un joyau de l’art roman d’une élégance rare dans l’élévation et la répartition des masses.
La redécouverte de son architecture lumineuse tient aussi à ses vitraux restaurés et à son mobilier exceptionnel enfin authentifié. L’anonymat ne sera plus de mise pour l’Annonciation de Philippe de Champaigne désormais daté avec précision de 1643,un an donc avant celle du metropolitan Muséum de New York. La restauration révèle aussi les autres toiles de Jean Restoud et de son école comme les polychromies de la Vierge allaitant du XVe siècle, la plus belle pièce sculptée de Notre-Dame-du-Port. Une restauration globale : c’était précisément l’enjeu de la campagne décisive de réhabilitation de ce joyau du patrimoine clermontois et mondial, avec une mobilisation à cette mesure et qu’il convient de saluer, de l’Europe, de l’État, de la Région Auvergne, du Département du Puy-de-Dôme, de la Ville de Clermont, propriétaire de la basilique. Historiquement, l’afflux des pèlerins fut à l’origine de travaux au XVIIIe siècle. Puissent ceux remarquables qui viennent d’être livrés faire de Notre-Dame-du-Port un haut-lieu du tourisme à Clermont Ferrand et en Auvergne."
Monsieur Serge Godard, Maire de Clermont-Ferrand
« On en a été privé depuis deux ans ! »
"Dimanche 7 décembre, la statue de Notre-Dame-du-Port a retrouvé sa place au milieu de ses fidèles. Une cérémonie émouvante a débuté par les Vêpres célébrées dans la cathédrale. Elle a été suivie d’une procession aux flambeaux qui a accompagné la vierge dans la basilique qui lui est consacrée.
Photographie : Copyright Cantrot
Pour la protéger durant les travaux de restauration de la basilique, la statue était conservée à la cathédrale de Clermont. C’est donc avec ferveur et en chantant que la foule a suivi la statue, portée sur un drap bleu et présentée à l’entrée de la basilique par Mgr Simon. Revêtue de son manteau, elle est entrée la première, découvrant avec les fidèles une basilique dorée de lumière, dont les pierres ont été nettoyées et recouvertes d’un badigeon de chaux ocre pâle, en deux tons, qui met merveilleusement en valeur l’élancement des piliers romans vers les voûtes en berceau. Les chapiteaux ouvragés de scènes évangéliques et de feuillages, recouverts d’une eau-forte et ainsi dégagés, reprennent tout leur sens historiographé. « À l’œil et à la main », les ouvriers ont tenté de refaire le geste de leurs prédécesseurs, avec patience et minutie. Une grande leçon de simplicité qui convient
