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Un chœur blanc à Saint-Hilaire de Melle (79)

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l’extrême attention portée aux énergies telluriques des pierres et des territoires dans l’édification des églises romanes, ce lieu de culte aurait été bâti sur cette zone spécifique pour l’énergie perceptible qui s’en dégage.

Ce jeu entre construction antérieure ou postérieure permet de générer un relief et ainsi une hiérarchie entre le célébrant et les fidèles, qui apparaît comme naturelle. Le célébrant utilise simplement la topologie du lieu pour mieux se faire entendre. Induire que cette forme massive pourrait être antérieure à la construction de l’église permet aussi de la rendre indépendante de la géométrie du bâtiment, libre dans ses courbes... Ce bloc est formé de strates successives dont le but n’est pas d’imiter un rocher mais plutôt de rappeler la formation sédimentaire des minéraux.

L’autel, l’ambon et le siège du célébrant) laissent imaginer qu’ils furent révélés, soulevés, quand l’église s’est enfoncée dans le sol et a pris ses marques.

L’imbrication entre l’église et cette masse minérale est complétée par le baptistère creusé dans la plateforme, à même la matière. L’eau qu’il accueille semble être celle qui coule dans la rivière en contrebas de l’église. Tout est enchevêtré » (Mathieu Lehanneur)

Le chœur

Un nouveau sol a été conçu, pour porter le mobilier liturgique : autel, ambon, siège du célébrant et même baptistère. Sol qui affleure, l’œuvre pose question.

Surprise au premier regard : au lieu de marches rectilignes, on est en présence de courbes en petites strates de 15mm, superposées comme des courbes de niveau et qui constituent la plateforme du chœur, haute de 45 cm. Elle se remarque par la blancheur du marbre – marbre de Namibie -, retenu pour son absence de veines.

Cela procure une belle luminosité au chœur. Sur cet écrin le mobilier d’albâtre ressort avec toute sa richesse.

L’autel au volume volontairement restreint est à l’image des autels romans, et d’abord à l’image de l’humble humanité du Christ.

L’ambon, pupitre fixe, par sa forme et son matériau rappelle l’autel, pour souligner le lien de la table de la Parole avec la table de l’Eucharistie.

Le siège du célébrant n’est que le sol surélevé. Est-ce un clin d’œil à la légende de Saint-Hilaire qui veut qu’au Concile de Séleucie, la place étant refusée à l’évêque de Poitiers, la terre se souleva pour lui fournir un siège ?

Le baptistère au centre géométrique de l’abside signifie la source de la vie. Il souligne le lien du baptême avec l’ensemble de la vie chrétienne qui se nourrit de la Parole de Dieu proclamée à l’ambon, et qui trouve son sommet dans la célébration à l’autel. Creusé dans le sol, son fond est octogonal, rappelant le huitième jour du monde comme une nouvelle création.

Le tabernacle en fond d’abside,

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