Lettre d'information

Un vêtement liturgique pour qui ? Pour quoi ?

Par Philippe Barras

“éternels” le dit aussi à sa manière !)

Une fonction pratique. Outre toutes les fonctions mentionnées, il faut ajouter bien sûr cette fonction pratique qui fait que le vêtement est (doit être) adapté à la tâche propre du ministre et aux gestes qu’il pose (processionner, se tenir debout, porter la croix, le livre, montrer un objet...), en le soutenant.

Pour la dignité de l’Homme !

En portant un vêtement liturgique, on porte respect aux personnes rassemblées pour célébrer ! Il faut insister sur ce respect. Ceux qui viennent à un mariage ou à un baptême le sentent bien. Et il est vraiment navrant d’y voir parfois le prêtre être le seul à n’avoir pas mis un vêtement de fête, n’ayant revêtu qu’une étole minable sur une aube froissée laissant voir des baskets aux pieds ! Il s’agit d’une convention sociale qui s’impose à tous : pour une fête, on s’habille en vêtement de fête ! Y compris - et surtout - les ministres de l’Eglise. Église pour qui chaque liturgie est une fête, particulièrement le dimanche (même si la convention sociale est inversée pour ceux qui travaillent en “costume-cravate”, et viennent à l’assemblée dominicale en tenue décontractée). Le vêtement du célébrant doit être propre et beau c’est une question de respect. Et il n’est pas interdit d’en faire gentiment la remarque, car celui-ci n’en a pas toujours conscience.

Le vêtement liturgique introduit aussi une égalité entre les participants, quelle que soit l’assemblée, les familles concernées et leurs moyens financiers, quelle que soit la qualité personnelle du ministre. La liturgie reste celle de l’Église du Christ. Cela souligne la grande humilité à porter un vêtement qu’on n’a pas choisi (même si on peut choisir la qualité du tissu, la découpe, les nuances de couleur) et qui désigne le ministère au-delà de la personne.

Pour la dignité de Dieu !

Cette humilité est d’autant plus grande, que le vêtement désigne un Autre que celui qui le porte : le Christ présent, le seul grand-prêtre et le premier serviteur, qui préside et qui agit dans toute la liturgie. D’où l’importance d’un vêtement digne et beau, sans abondance d’ornements (2). Il apparaît alors clairement que le vêtement n’est pas le signe visible de l’autorité de celui qui le porte, mais le signe visible que tout ce qu’il fait est fait au nom d’un Autre. D’ailleurs dans les rituels d’ordination, ce n’est pas l’autorité qui vient en premier, mais l’être même du ministre ordonné recevant l’imposition des mains et pour qui est dite la prière consécratoire. La vêture vient seulement ensuite comme signe de ce qui vient de se passer - comme le vêtement blanc après le baptême.

On comprend dès lors pourquoi l’Église insiste sur le port de la chasuble pour le prêtre célébrant lorsqu’il est seul, et a fortiori pour le(s)

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