Lettre d'information

Un vêtement liturgique pour qui ? Pour quoi ?

Par Philippe Barras

concélébrant(s) principal(aux), et de la dalmatique pour le diacre. Étant sauves les situations particulières, notamment les assemblées très réduites, en semaine, qui demandent un cérémonial moins développé, et où une belle étole sur une belle aube pourra suffire.

Baptisés, vous avez revêtu le Christ

Avant la mission qualifiée, avant l’ordre, il y a le baptême. Par lui, il y a en nous un être nouveau que Dieu reconnaît et qui est en train de grandir. C’est le sens du vêtement blanc du baptême que les néophytes portaient pendant toute une semaine selon des témoignages du IVe siècle. En effet, dans le “je” de chaque baptisé, il y a désormais le ‘je” d’un Autre, car le baptisé a revêtu le Christ, selon les mots de l’apôtre Paul ( 3). C’est le sens premier de l’aube portée dans la liturgie. Certes, nombre de laïcs refuseraient de la porter, craignant d’être assimilés à des clercs. Mais ne pourrait-on pas plutôt prendre la mesure de l’identité baptismale, commune à tous : “je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20)

Voulons-nous à ce point tout maîtriser, y compris dans la prière, où acceptons-nous de nous laisser entraîner dans la prière de l’Église, que ce soit le Christ qui prie en nous, qui agit en nous ? Nous devrions nous entraider à mieux sentir et à découvrir cette altérité qui désormais nous habite. Et cela ne concerne pas que le prêtre qui préside. C’est vrai de toute l’assemblée. À ce titre, le vêtement de prière porté par tous est d’un grand intérêt (ex : le châle de prière juif). Avec le vêtement liturgique, au-delà des différences sexuelles ou sociales, d’âge ou de taille, c’est l’identité dans le Christ qui l’emporte sur toute autre identité.

Un vêtement qui donne à voir et à être

Comme on l’a dit précédemment, le vêtement liturgique souligne la présence de Dieu et sa gloire, et révèle la dignité de l’homme. En donnant à voir, il rappelle la dimension sacrée - et sanctifiante - de la liturgie où s’opère la rencontre de Dieu avec son peuple : “tout homme est une histoire sacrée !“

De plus, on ne se comporte pas de la même manière selon la forme du vêtement que l’on porte. La forme de la dalmatique du diacre lui permet d’élever le livre de la Parole ou le calice, et aussi de servir à l’autel sans difficultés. La chasuble du prêtre lui permet d’écarter les bras pour la prière en embrassant toute l’assemblée... De fait, ainsi vêtu, on ne peut plus se tenir de la même manière qu’habituellement sous peine de paraître inconvenant (par exemple, en croisant les jambes) aux yeux conscients ou inconscients des participants. Le plus souvent les ministres ne s’en rendent pas compte, et pour cause : ils ne se voient pas ! Le plus souvent, les fidèles n’en ont pas conscience directement : c’est à dire qu’ils ne se

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