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Une « commande d’église »

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relais plus ou moins formalisés (comité, association, ou même, groupe de particuliers). Elle voudrait désigner plutôt une sorte d’intentionnalité active et socialement partagée, par où puisse s’entretenir et se manifester quelque chose de l’Eglise en un lieu donné.

En conceptualisant quelque peu la situation, on pourrait dire qu’il ne s’agit pas tant d’une commande passée par l’Eglise, que d’une église qui, dans le cadre de son enracinement local, et compte tenu de l’importance et de la portée proprement religieuse du projet, entretient, manifeste son être d’Eglise (son culte, ses attachements, sa piété, sa foi) par cette commande même.

Dans cette aventure, les gens d’ici ne sont pas seulement des gens d’ici, mais des chrétiens baptisés d’ici, que l’ordination baptismale promeut à la réalisation du service divin, dans le cadre d’un juste gouvernement et d’une répartition légitime des charges et des rôles. Le projet, quant à lui, est amené à donner forme (en matière légère aussi bien que par des interventions d’une grande portée) à la religion de l’Eglise en ce lieu, si tant est que, selon saint Thomas, la religion est manifestation intentionnelle de la foi par la production de signes extérieurs. Cette production manifeste concerne autant sa fonction signifiante pour l’Eglise ad intra, que sa valeur de témoignage ad extra, dimension dont on sait la brûlante actualité.

Cette participation à la vie de l’Eglise et à la production des signes extérieurs de sa religion et de sa piété, dans le lieu même où elle s’inscrit, suppose un appel minimal à l’intelligence et à la sensibilité religieuse des fidèles. Elle peut prendre la forme d’une simple confiance faite aux instances habituelles de décision, d’une participation aux conseils constitués pour la circonstance, jusqu’à l’expression formée et discutée par le plus grand nombre des intéressés. Nous n’entrerons pas ici dans le détail des pieuses industries à déployer opportunément pour y arriver. Nous nous contenterons de quelques remarques.

Sagesse et résolution

La première mesure est sans doute de sagesse. Elle rassurera certainement ceux qui auraient pu penser que nous donnions une portée ecclésiologique trop grande à ce qui n’est quelquefois pas autre chose qu’un nettoyage ou qu’une décoration mineure. Il est important, dirons-nous, de bien saisir ce qu’on pourrait appeler l’échelle théologique de l’entreprise, d’envisager sa portée et son rôle dans la qualification de l’expérience chrétienne vécue en cet endroit, pour éviter des querelles mesquines, surdimensionner des détails, en un mot se tromper d’échelle au sens théologique du mot. Mais on constatera souvent que la hiérarchie des objets d’élection peut n’être pas convergente et que l’espace religieux est rarement homogène.

On devine dès lors, même s’il est banal de

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