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Une expérience pastorale : la Cantate des Nations

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Dès le début, elle s’est voulue pastorale, la Cantate des Nations. Pastorale, c’est-à-dire qu’elle désirait participer à l’évangélisation, à la catéchèse.

La Coupe du monde

Son histoire n’est pas banale. En juillet 1998 a eu lieu au Stade de France – et en plusieurs autres stades de l’hexagone – la Coupe du monde de football. Voyant approcher cet événement – dont on ne savait pas encore qu’il serait si glorieux pour l’équipe de France – Mgr Jean-Pierre Ricard, alors évêque de Montpellier (l’une des villes concernées) fut pris d’étonnement : la communauté chrétienne, si prompte à réagir à tous les malheurs du monde, comment pouvait-elle rester indifférente à un tel événement : la réunion des nations pour une lutte pacifique de nations qui s’étaient opposées par la guerre ! Plus de sang versé ; au lieu des canons, les coups de sifflet de l’arbitre. Des combattants sans armes. Des policiers armés d’un simple carton jaune1. Et tout cela pour la seule joie d’entendre retentir son hymne national ! Sait-on que l’Esprit souffle où il veut, et pas seulement dans les églises ; et que là où sont les efforts pour l’amour et la charité, Dieu est présent. On le chante. Mais est-ce qu’on le vit ?

Poète, prends ton luth !

Alors Mgr Ricard a demandé au maître de chapelle de sa cathédrale, Patrick Lamon, d’écrire une cantate à l’occasion de la Coupe du monde. Dans la Grèce antique, dans la Grèce des Jeux Olympiques, le poète Pindare s’était rendu célèbre en chantant les exploits des athlètes. Notre compositeur n’a pas fait la même chose : même Zidane n’est pas nommé ! Patrick a demandé à Didier Rimaud, le poète de tant de nos cantiques, de lui écrire un texte approprié. Celui-ci a composé une série de Béatitudes très originales, puis deux poèmes pour encadrer trois longs chapitres de la Bible, cités textuellement : la désolation du peuple d’Israël ruiné par la guerre ; l’annonce de sa libération ; enfin la joie de la paix et de l’unité retrouvées. Trois textes : tirés des livres des Lamentations, d’Ézéchiel et de Jérémie. Ces chapitres, nous les connaissons : ils sont lus chaque mois dans la Liturgie des Heures.

La musique de cette Cantate suit tellement le texte – dans un langage contemporain – que plusieurs auditeurs, venus par curiosité, l’ont sentie comme une musique de film ! Des gens assez éloignés de l’Église, et parfaitement ignorants de l’Ancien Testament, ont découvert avec stupeur l’actualité brûlante de la Bible. Certains sont même revenus plusieurs fois écouter la cantate.

Le scénario

Il faut que je vous dise quelque chose de sa composition. Elle fait effort, au début, pour se faire écouter. N’est-ce pas ce à quoi pense d’abord un prédicateur ? Pour cela un grand prélude instrumental lance le cri de tous les instruments, avant de faire

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