Lettre d'information

le dimanche, défi pastoral [1]

diocèse en France ‑, puis à rappeler l’enseignement récent du Magistère sur le jour du Seigneur. Il nous restera à présenter quelques manières susceptibles de relever ce défi : comment, dans un monde sécularisé qui redécouvre l’importance de la religion, donner sa place au jour spécifiquement consacré au Fils que Dieu a ressuscité des morts ?

Comment nos contemporains vivent-ils le dimanche ?

En fait, on parle assez peu du dimanche dans notre société occidentale ; on dit plutôt : « Qu’est-ce que vous allez faire ou qu’avez-vous fait pendant votre week-end ? » Cet anglicisme a mis depuis longtemps la semaine dans la perspective du repos que l’on attend. Le mode de vie qui est le nôtre, avec le rythme qu’il impose et le stress qu’il génère, rend de plus en plus nécessaire cette coupure hebdomaire à laquelle tous aspirent. La page qui ouvre la Bible va dans ce sens, puisque les six jours de la création s’achèvent par le repos du créateur, le sabbat. Pour nous, le repos est de deux jours ; il tend même à trois, car, avec les 35 heures de travail pour la semaine, le week-end commence dès l’après-midi du vendredi, ce qui a pour incidence, en France, de voir les écoles fonctionner aussi le mercredi, avec les incidences que cela comporte pour le catéchisme.

« Aux disciples du Christ, en tout cas – écrit le pape Jean-Paul II dans sa Lettre Apostolique Dies Domini (n° 4) –, il est demandé de ne pas confondre la célébration du dimanche, qui doit être une vraie sanctification du jour du Seigneur, avec la “fin de semaine”, comprise essentiellement comme un temps de simple repos ou d’évasion. »

Il faut reconnaître que le stress nerveux généré par les impératifs de l’économie mondiale – surtout pour les cadres – ainsi que par les conditions de travail appelle une détente en proportion. Pendant leurs week-end, les gens veulent retrouver un horaire « cool », du sommeil, la vie au vert et au grand air, ce qui ne les incitent guère à participer à une messe qui, soit coupe l’après-midi ou la soirée du samedi, soit empêche la grasse matinée du dimanche matin : ce qui explique en partie la liberté que les chrétiens de 25-50 ans prennent par rapport à la pratique dominicale. Les jeunes adolescents sortent avec des « copains » ou « copines » de leur âge le soir et une partie de la nuit de samedi à dimanche ; ils ne sont guère en état de se rendre disponibles le lendemain pour la messe, si tant est qu’elle les attire. En milieu de grand urbanisme, près de la moitié des couples sont divorcés : il s’ensuit que les enfants ou les jeunes issus de ces familles sont ballottés de l’un à l’autre de ces foyers « recomposés », comme on les appelle. Cela occasionne des déplacements qui ne sont guère favorables à l’insertion stable dans une communauté paroissiale. Les adolescents vivent volontiers en

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