par Didier Rimaud
s’adressant directement à lui. Le Missel romain donne des invitatoires et des prières conclusives « modèles ». « Il convient que les intentions soient proférées par le diacre, le chantre ou un autre. » Puisqu’elles ne sont pas dites par le prêtre, les intentions ne sont habituellement pas adressées à Dieu, comme le seraient des prières. Ou quand elles le sont : « Nous te prions, Seigneur, pour... », c’est seulement pour amorcer et conduire la prière de l’assemblée, donner une orientation en lui suggérant les premiers mots.
« C’est toute l’assemblée qui exprime sa supplication, soit par une invocation commune à la suite des intentions, soit par une prière silencieuse. » A ce moment-là, l’assemblée s’adresse à Dieu. On peut imaginer aussi que l’orgue, ou d’autres instruments de musique « formulent » la réponse silencieuse de l’assemblée par une brève improvisation, adaptée à chaque intention. Cela exige une grande compétence musicale et un vrai sens de la liturgie.
Une fois la prière universelle ainsi rédigée, il faut encore veiller à ce qu’elle soit unifiée :
la monition du prêtre, la supplication, l’oraison conclusive sont-elles tournées vers la même personne invoquée ?
l’invocation de l’assemblée est-elle bien suppliante ?
l’équilibre de l’ensemble va-t-il permettre « que le fruit de la liturgie de la Parole, achevé en lui-même, puisse passer plus pleinement dans la liturgie eucharistique » (11) ?
Tel est l’enjeu de la prière universelle, à l’articulation de la Parole et de l’Eucharistie.
Didier Rimaud
Article extrait de la revue Célébrer, n°281, juin 1998, p 10-13.©Editions du Cerf
Notes :
1. Présentation générale du Missel romain, PGMR n°45
2. Présentation générale du Lectionnaire romain, PGLR n°30
3. PGLR, n°30
4. PGLR, n°30
5. PGLR, n°30
6. Missel romain d’autel, petit format p. 215.
7. PGMR, n°46
8. Constitution sur la sainte liturgie, n°53
9. PGMR n°46
10. PGMR, n°47
11. PGLR, n°30