Lettre d'information

Comment composer une prière universelle

par Didier Rimaud

cas-là, la PGMR, après avoir dit la structure habituelle de la Prière universelle, invite à la liberté : « Dans une célébration particulière, comme une confirmation, un mariage ou des obsèques, l’ordre des intentions pourra s’appliquer plus exactement à cette occasion particulière. » (7)

Il y a celles qui, de fait, « doivent être composées de manière libre. » De manière libre : sans qu’aucune revue ne puisse imposer des solutions idéales au rayon du « prêt-à-prier ». Libre : en sachant que les livres liturgiques proposent des « modèles » approuvés par l’Église pour modeler la prière et la foi de ses enfants. C’est sans doute cela qui est visé par le texte qui dit : « composées de manière libre et réfléchie » Réfléchie : en tenant compte de ce que fait habituellement l’Église. Réfléchie : en tenant compte de toute la liturgie de la Parole qui a précédé. Réfléchie : en tenant compte de ce qui intéresse et l’Église dans le monde, et le monde où est immergée l’Église de ce temps. Réfléchie : en se demandant si telle expression à laquelle je tiens convient bien à l’assemblée qui va la recevoir...

5. « Que l’on fasse des supplications » (8)

La forme générale de la prière universelle est la supplication, et non point la bénédiction ou l’action de grâce, qui ont leur place ailleurs dans la liturgie. Et l’on sait que, selon les recommandations que Saint Paul (1 Timothée 2, 1-2) fait « avant tout » à Timothée, son « véritable enfant dans la foi », il y a une « organisation » de ces supplications pour qu’elles soient vraiment universelles. La Constitution conciliaire l’indique clairement, tout comme la Présentation générale du Missel romain (9) : il s’agit de prier pour les besoins de l’Église ; pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier ; pour tous ceux qui sont accablés par une difficulté ; pour la communauté locale. Pourquoi entend-on si peu souvent dans nos assemblées des noms propres de responsables politiques, chefs de partis ou syndicalistes, d’hommes d’Église et des différentes Églises, de chercheurs, d’acteurs de cinéma, de compositeurs, de bienfaiteurs, de prisonniers, de condamnés... ?

6. « Sous la direction du prêtre... » (10)

Tout le monde ne fait pas tout et n’importe quoi dans cette prière de tous les fidèles : « C’est au prêtre célébrant de diriger la prière, d’y inviter les fidèles par une brève monition. » Le prêtre parle d’abord à l’assemblée - dont il fait aussi partie -, pas à Dieu. La monition doit être brève. Le texte peut en être proposé par l’équipe liturgique, mais non imposée, car c’est le prêtre qui dirige la prière. C’est à lui aussi qu’il revient « de la conclure par une oraison. » Ce n’est pas pour reprendre la parole après les autres, mais pour regrouper toutes les intentions formulées et demander qu’elles soient entendues de Dieu et exaucées, en

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