Lettre d'information

Du Baptême à la confirmation ? Pour une pastorale de l’initiation chrétienne

Accueil > Liturgie > Liturgie et Sacrements > Célébration des sacrements > Baptême > Pour approfondir > Du Baptême à la confirmation ? Pour une pastorale de l’initiation chrétienne

l’action de Dieu que l’avenir des autres » (1).

Cette réponse qui vise, très justement, à déculpabiliser n’apporte pas pour autant de solution. Dans le même temps – et le texte des évêques poursuit dans ce sens –, nous ne pouvons nous satisfaire de cet état de fait : de nombreux petits enfants baptisés ne sont ni confirmés, ni eucharistiés. C’est pourquoi, la réponse à la question posée en titre de ce paragraphe demande à être quelque peu nuancée. Nous ne sommes plus au temps de saint Augustin : une pratique millénaire des sacrements dans une société chrétienne, où devenir chrétien allait de soi et faisait partie du paysage social, marque encore les esprits même si, aujourd’hui, l’Église insiste de nouveau sur la démarche de conversion que le baptême suppose. De même, si la compréhension de l’« ex opere operato » (2) des sacrements se justifiait pleinement, à l’époque de saint Thomas d’Aquin, dans une recherche de cohérence sur la causalité de la grâce sacramentelle, elle risquerait aujourd’hui de nous entraîner dans une approche trop matérielle du sacrement, voir même magique.

Si le baptême est intrinsèquement lié à la confirmation et à l’eucharistie qui le suivent pour constituer l’être chrétien en devenir, comme le décrit le début du Rituel, alors le baptême qui n’est pas suivi (l’intervalle de temps entre les sacrements n’étant pas défini) de la confirmation (3) et de la pratique eucharistique (avec la catéchèse), ne peut être considéré pleinement comme « entrée dans la vie chrétienne ». On pourrait dire – à juste titre – que le baptême n’est pas accompli : le rite est fait mais le baptême n’est pas parvenu à sa pleine dimension de baptême (au sens d’initiation chrétienne).

Que faut-il faire alors ? Évidemment, les questions sont plus aisées à poser que les réponses à formuler. Nous sommes tous convoqués, aujourd’hui, à proposer des chemins d’initiation dans lesquels baptême, confirmation et 1e eucharistie ont la place centrale, comme c’est le cas déjà pour les adultes au sein du catéchuménat. La réflexion sur la catéchèse des enfants est bien, aujourd’hui, orientée dans ce sens. Pour aller jusqu’au bout de cette réflexion, il nous faut nous interroger sur notre pastorale du baptême des petits enfants ! Est-elle préparation du rite baptismal – ce qui offre un intérêt limité – ou est-elle proposition d’un devenir chrétien qui passe par le sacrement de baptême ? Ou encore, est-elle une pastorale de l’Initiation chrétienne qui propose, à la fois, baptême, confirmation et eucharistie même si – dans un premier temps – seul le sacrement de baptême est célébré ?

Quel est l’objectif de notre pastorale du baptême ?

Tel est bien la question que le point précédent vient de révéler. Si l’enjeu pastoral est le « devenir chrétien », s’il s’agit d’initiation

<< 1 2 3 4 5 6 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :