Lettre d'information

L’avenir du sacrement de la confirmation

La confirmation semble bien implantée dans nos diocèses, paroisses et aumôneries. Mais son avenir n’est pas sans question. Aujourd’hui, il s’agit d’approfondir le sens qu’elle a pour la vie de l’Église et pour chaque chrétien.

Un sacrement qui pourrait devenir marginal

Sur son site Internet, la Conférence des évêques de France donne les statistiques annuelles pour les sacrements du baptême, de la confirmation et du mariage. Ces statistiques, faites à partir des données que chaque diocèse envoie régulièrement au Vatican, doivent être appréciées avec prudence. Mais il apparaît que le sacrement de confirmation marque le pas depuis 1995. Ainsi, en dix ans, entre 1994 et 2003, le nombre de confirmés a diminué de 40%. Certes, cette chute est à situer dans un contexte général qui souligne la baisse du nombre de baptêmes, tous âges confondus, des enfants catéchisés, des premières communions et des mariages religieux. La plupart des diocèses ont à peine quelques centaines de confirmés par an.

Aujourd’hui, la question de l’avenir de ce sacrement se pose d’une manière nouvelle, que dans les dernières décennies. Si juste après la Concile Vatican II, la confirmation était parfois questionnées par certains ou vu par d’autres comme le sacrement de la militance chrétienne, le nouveau rituel issu de la réforme conciliaire et publié en France en 1976 a permis une redécouverte progressive de l’importance de ce sacrement de l’Initiation chrétienne dans la vie de l’Église et dans la vie de chaque chrétien. La confirmation s’est ainsi installée durablement et profondément dans la vie de l’Église. En 1985, à la suite du nouveau Code de Droit Canon, qui préconise la confirmation juste après l’âge de raison, en laissant chaque conférence épiscopale statuer pour son territoire ce qui est le plus opportun, les évêques de France ont gardé l’usage qui s’était mis en place : restant sauve la liberté de chaque évêque dans son diocèse, ils préconisaient que la confirmation soit donnée à l’adolescence, entre 12 et 18 ans.

Depuis vingt ans, le sacrement de la confirmation est régulièrement donné à des adolescents, souvent au-delà de 15 ans, soutenus par des équipes paroissiales ou des aumôneries qui font un travail en profondeur avec ces jeunes. Pour beaucoup, ce sacrement est une étape importante dans leur vie de foi et les aide à construire leur vie, sachant se tourner vers le Christ, ouverts à l’action de l’Esprit. Cet événement les lance dans une vie de chrétien adulte. Néanmoins, devant la situation actuelle, de nombreux diocèses s’interrogent de ce que le sacrement de la confirmation signifie pour l’Église. Les questionnement sont renouvelés. Comme le signale par exemple Mgr Ulrich, évêque de Chambéry : « L’Église ne peut se satisfaire d’une situation où un grand nombre d’adultes ne sont pas confirmés ».

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