Lettre d'information

Pardon et Troménies en Finistère

d’assemblée et de mémoire. Ils rassemblent des personnes liées par une appartenance commune à un clan et à son fondateur, (un saint breton le plus souvent venu aux Ve - VIe siècles évangéliser la petite Bretagne). Les assemblées étaient des temps forts dans la culture celtique, et les rassemblements festifs sont une composante majeure de la vie sociale des bretons. Dans quelle mesure les assemblées de pardon fréquentées par bon nombre de non-pratiquants habituels sont-elles porteuses d’une mémoire évangélique aujourd’hui ? C’est une question.

Des lieux jubilaires. Les assemblées celtiques de la fête de Samain (commencement de l’année au 1 novembre) comportaient une dimension de recommencement, de remise à plat des choses, d’amnistie en quelque sorte. Il est possible que la dimension jubilé / indulgence ait contribué aux succès des pardons. Mais cette dimension jubilaire biblique et chrétienne est-elle encore présente aujourd’hui ?

Les pardons aujourd’hui

Les pardons de chapelles

Ce sont les plus modestes, mais ils connaissent depuis quelques années un regain de vitalité. Ce sont des pardons annuels dans des chapelles souvent en pleine nature, dédiées à un saint souvent naguère guérisseur, récemment restaurées avec amour par les personnes d’un quartier. Certaines paroisses ont ainsi jusqu’à 6 chapelles avec leur pardon à la belle saison. On en compte plus de 500 dans le diocèse de Quimper. L’assemblée paroissiale se déplace ce dimanche-là et ce sont les chrétiens du quartier qui préparent, animent tout autant les festivités de l’après-midi (chants, danses bretonnes, crêpes...) que la célébration du matin. Ce qui donne une couleur festive à bien des dimanches dits « ordinaires » dans le calendrier liturgique. Ce qui permet aussi en bien des cas, d’expérimenter des assemblées bien plus conviviales que les assemblées paroissiales. Des assemblées peut-être aussi plus motivée par la sauvegarde d’un patrimoine de pierres mortes que par la convocation chrétienne des pierres vivantes du temple de Dieu… avec parfois des instincts agressifs de propriété sur les édifices qu’ils ont restaurés.

Les pardons de cantons ou de zones

Le Finistère garde sans doute quelques traces de la société clanique celte. Dialectes, costumes et coiffes, chants et danses, coutumes d’une grande variété forment une culture riche et chatoyante que les finistériens prennent goût et soin à revaloriser et qui fait le bonheur des visiteurs et vacanciers. Folklore, dira-t-on. Oui mais aussi manifestation de l’honneur retrouvé d’une population si souvent « bécassinisée ». Et bonheur d’habiter une contre-culture face à celle d’une mondialisation nivelante. Qu’en dit l’évangile ? C’est une autre histoire. Les pardons liés à cette société clanique regroupent des ensembles de paroisses et sont bien vivants. Souvent, on y a instauré une

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