Lettre d'information

Prier en vacances...

peut aimer celui que l’on ne respecte pas. Thérèse d’Avila recommandait de "considérer d’abord qui il est et qui nous sommes" si nous voulons entrer en communion avec Dieu. Ce respect nous rend attentifs à sa présence, et alors nous pouvons l’accueillir. Jean Taulet, ce grand mystique du XIVème siècle, disait : "Lorsqu’il vient vers une âme, s’il voit que la place est prise, Dieu se retire sans bruit ! Car il est un grand timide !"

Dans une disponibilité

Pour accueillir Dieu, et c’est la seconde condition de la prière, il faut une grande disponibilité. Cette disponibilité ne va pas sans une certaine désappropriation de soi. Dieu lui-même nous le révèle à travers les grandes figures des "priants" de l’ancienne Alliance. Abraham devra quitter son pays. Ce n’est qu’après son départ qu’il pourra adresser à Dieu sa prière pour Sodome et Gomorrhe (Genèse 18, 20 - 33)

Jacob devra attendre d’avoir perdu son orgueil, de se retrouver sans défense devant la venue de son frère Esaü, avant de faire la rencontre du Dieu vivant au gué de Yabboq (Genèse 32, 24 - 31).

Avec Moïse, Dieu va encore plus loin dans cette rencontre avec l’homme qu’est la prière. C’est l’épisode du buisson ardent. Moïse fait un détour pour voir, pour aller à la rencontre de cette merveille qu’il ne soupçonne pas. C’est alors que Dieu l’appelle (Exode 3, 1 - 4). Pour aller à la rencontre de Dieu, il faut changer de route, c’est-à-dire nous sortir de nos habitudes. Mais aussitôt Dieu continue : "Quitte tes sandales !" (Exode 3, 5). Les sandales qui sont le symbole de toutes les impuretés de la route, de tous les soucis que nous portons avec nous, de toutes nos préoccupations ! Il faut nous vider de tout cela, ne pas nous laisser accaparer par tout cela, il faut nous vider de tout ce qui n’est pas Dieu, il faut être totalement disponible à Dieu. Alors, mais alors seulement, Dieu se révèle : "Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob."

La prière n’est pas facile s’il n’y a pas une démarche de désappropriation, de disponibilité, d’ouverture, de désencombrement de tout ce qui n’est pas Dieu. Quelquefois nous n’arrivons pas à prier simplement parce que notre esprit et notre coeur sont déjà trop occupés.

Sans cesse renouvelée

Mais ce qu’il y a d’extraordinaire dans la prière, c’est que si elle suppose au départ une attitude de disponibilité, elle nous rend elle-même davantage disponibles. C’est toute la belle prière de Jérémie, prière et en même temps confession de foi de l’oeuvre de Dieu en nous (Jérémie 20, 7 - 9).

Jérémie s’était offert au Seigneur et le Seigneur s’était fait connaître à lui : "Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire."Quand Dieu prend, il nous conduit toujours plus loin. Jérémie en a fait l’expérience ; Dieu ne l’a pas mené comme il l’aurait voulu : "Chaque fois que j’ai à dire la Parole, je dois crier et proclamer : violence et ruine !" Il

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