Au cœur
de la Maison : la chapelle Saint-François de Sales
Elle fut un élément décisif
dans le choix du lieu : la chapelle Saint François
de Sales est véritablement le cœur de la Maison,
qui bat notamment lors de l’eucharistie célébrée
chaque matin.
La chapelle a été entièrement réaménagée
pour être plus en accord avec la liturgie telle qu’elle
est vécue aujourd’hui. La restauration a été
faite, en lien avec l’architecte Florence Cosse, dans
le respect de son style des années trente. L’aménagement
est de style contemporain : la nouvelle rosace reprend les
couleurs des verres de la lanterne. Les murs du chœur,
recouverts de peintures ocrées à la chaux, entourent
une croix, en métal de couleur or, fine et élancée.
Le sol est constitué de deux types de pierres, avec
une allée, “le chemin”, qui rejoint le
cercle sur lequel est installé l’autel. La disposition
des sièges et la place de l’ambon – du
côté de l’entrée de la chapelle
– rappelle l’aménagement de certaines chapelles
d’abbayes.
Visite commentée
de la chapelle
L’architecte
Florence Cosse a choisi de privilégier l’axe
longitudinal, en créant une bipolarité
autel-ambon. Les fidèles se font face et peuvent
se tourner vers l’ambon ou l’autel selon
le moment liturgique. Cette disposition de l’assemblée
permet un positionnement réellement signifiant
autour de la table de la Parole et de la table eucharistique |
|
|
photo:ciric
|
|
L’ambon,
sobre, se présente comme un livre ouvert. Sa
patine de bronze doré souligne l’importance
de la Parole, sans redondance. La pierre du piétement
de couleur brune rappelle « la matière
qui prend sa source à la terre pour s’exprimer
dans sa verticalité », selon les mots de
Florence Cosse |
photo:ciric |
|
L’autel est d’un bleu
intense. L’originalité de son matériau,
la résine, n’est pas contraire aux préceptes
de la « noble simplicité » chère
à Vatican II. Doublé à l’intérieur
d’une feuille d’argent ondulée qui
réfléchit la lumière et rythme
la surface, il déborde d’une grave intensité.
Brigitte Thiot l’a conçu, sur le dessin
de Florence Cosse. L’autel atteint cette «
qualité de présence » chère
à Frédéric Debuyst. Le bleu rappelle
le ciel, des filets dorés le soleil, sans surenchère
symbolique |
|
|
photo:ciric
|
|
Juste avant le
chœur, à droite, est aménagé
un minuscule oratoire, écrin presque intimiste
pour le Saint Sacrement. Petit lieu qui invite au recueillement.
Le tabernacle, d’un bleu qui rappelle celui de
l’autel se détache sur un mur pourpre,
solennel et invitatoire tout à la fois.
Il faut souligner la qualité de l’éclairage,
naturel et électrique. Une série de luminaires
double en hauteur l’axe autel-ambon, créant
selon Florence Cosse « un chemin de lumière
qui relie les pôles fondamentaux » |
photo:ciric
|
|
Bientôt…
une Vierge ancienne prendra place dans la chapelle, qui donnera
un visage à ce lieu qui pourrait sembler trop «
minéral » Pourtant, la douceur des tonalités,
la noblesse des volumes, le soin apporté au détail,
au juste équilibre entre l’ancien et le contemporain
confère au regard une amplitude magistrale, alors même
que ce que l’on pourrait appeler « l’orgueil
artistique » n’a pas sa place. La finalité
d’un tel lieu n’est pas l’œuvre de
l’art en tant que telle mais bien celle de la liturgie.
Source : Article de Sandrine Vivier, à
paraître dans la Revue Art Sacré, Service d’art
sacré, SNPLS
|