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Célébrer
le prodige de la nativité
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"Célébrer le prodige
que représente la nativité du Fils unique de
Dieu, né de la Vierge Marie à Béthléem,
doit nous encourager à veiller et prier dans l'attente
du Rédempteur qui viendra à la fin juger les
vivants et les morts... Quant aux croyants, ils attendent
le Juge, (...) la justice, face aux si nombreuses injustices
de ce monde. Nous attendons la venue de celui qui rendra justice
et prions pour qu'il entre en ce monde et y répande
sa justice". |
"On s'est par ailleurs
fait une telle idée de la tolérance et du pluralisme
que l'annonce de la vérité révélée
serait une atteinte à la liberté de la personne.
Or si on évacue la vérité l'homme devient
un homme privé de signification. Il ne faut donc pas
céder et laisser le monde embrasser un nouveau relativisme.
Il faut réaffirmer avec force le mystère du
salut exprimé par la Nativité du Christ, qui
se manifeste au monde comme la lumière éclairant
nos vies. En lui s'est révélée la voie
portant à la pleine humanité de l'homme.
Sinon, quel sens aurait Noël?
Les chrétiens doivent re-proposer
avec conviction cette vérité de la Nativité
et témoigner devant tous de cette incroyable richesse
offerte non pas seulement aux croyants".
"Demandons à Dieu que la force
de l'amour remplace celle de la violence, que les affrontement
cèdent à la réconciliation, la volonté
de domination devienne désir de pardon, de justice
et de paix.
Les vœux que nous échangeons
en cette période doivent se répandre partout,
à chaque niveau de la vie quotidienne... Puisse le
message de solidarité et d'accueil de Noël contribuer
à être plus sensibles à la pauvreté
et à ses nouvelles formes en particulier, et plus sensibles
au bien de tous auquel chacun est appelé »
Benoît XVI, extraits de l’audience
générale du 19 décembre |
Quoi
de plus fragile qu’un enfant ?
Quoi
de plus fragile qu’un enfant ?
Il ne peut vivre que si d’autres s’en occupent.
Sa faiblesse l’isole :
il faut aller vers lui, le nourrir, le soigner.
Ainsi
de notre humanité :
elle ne grandit que par des relations,
par le souci de la faire grandir,
par le don que chacun lui apporte
afin de la rendre plus humaine.
A Noël,
le Fils de Dieu vient en cette place précaire,
il se remet entre nos mains comme un étranger.
Noël revit quand on donne un peu de soi
pour la vie d’un autre homme.
Alors
le monde s’éclaire et grandit.
Mgr Albert
Rouet
Archevêque de Poitiers |
La lumière de Noël
Nous sommes à peine à quelques jours
de Noël. Quelle est donc cette lumière qui se répand
déjà ? Une autre lumière que celle de
nos villes décorées ou de nos sapins parsemés
de mille lampes ou bougies festives... Une autre lumière
que celle nous incitant à parcourir les magasins attrayants
en vue des achats de ces cadeaux, des plus coûteux aux plus
modestes, qui traduiront — fût-ce par réflexe
convenu — les élans et l’attention du cœur.
«La gloire du Seigneur
les enveloppa de sa lumière », rappellera l’Évangile
de cette nuit pendant laquelle les chrétiens célébreront
l’événement qui, pour eux, a définitivement
marqué l’histoire de l’humanité.
Quelle est cette lumière que nous ne pouvons
dissocier de celle de la nuit pascale ? Y aurait-il eu, en effet,
résurrection du Christ sans que celle-ci n’ait été
précédée de la venue de Dieu dans la chair
et l’existence des hommes ? De même, pourrions-nous
célébrer Noël sans avoir fait l’expérience
de la victoire décisive de Dieu sur la mort et de sa présence
jusque dans les heures les plus douloureuses de nos vies ?
C’est
une seule et même lumière qui éclaire, mais
de l’intérieur, chacun de nous et le monde dans lequel
nous sommes. Fragile mais résistante flamme d’espoir
ou d’espérance plus qu’éblouissement et
feux artificiels de surface. La joie de Noël ne peut se confondre
avec un bonheur factice ou ces pauses, même nécessaires,
qui peuvent interrompre les cycles de violence ou les courses effrénées
à la consommation et aux plaisirs immédiats.
Dieu s’est manifesté dans ce qu’il
y a de plus inattendu et de plus petit. Dieu n’est plus vraiment
connaissable sans l’enfant de Bethléem dans sa faiblesse
et sa grandeur tout à la fois. Jésus, homme parmi
les hommes, celui qui dira « Je suis la lumière du
monde », c’est Dieu lui-même, en son Amour infini,
qui nous trace un chemin d’humanité au long duquel
peut se découvrir l’immense perspective de l’éternité.
La lumière de Noël
vient du dedans et non du dehors. Nous qui sommes souvent
encombrés et aveuglés par tant de choses, nous voici
enveloppés de confiance et de tendresse, et capables de redécouvrir,
à la source du cœur, cette paix indéfinissable
mais envahissante qui peut tout faire basculer du côté
de l’Amour.
Heureux Noël à toutes et à tous
!
Mgr André Dupleix,
secrétaire général adjoint de la Conférence
des évêques de France
- Billet paru dans le Courrier français, décembre
2007
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Qui
est ce Dieu qui se fait homme ?
Dans un peu plus d’un mois, nous allons fêter
Noël. Beaucoup de nos contemporains n’y voient qu’une
occasion de fête, en famille et pour les enfants. Quelques
uns se souviennent que l’on y célèbre la naissance
de Jésus-Christ, à Bethléem de Judée,
il y a deux mille ans. Mais il n’est
pas sûr que tous savent qui est ce Jésus et ce qu’est
vraiment Noël. Pourtant, si cette fête a pris
un telle ampleur dans nos civilisations et dans nos esprits, c’est
bien parce que se cache derrière quelque chose ou quelqu’un
d’important. Un simple conte pour enfant ne peut avoir
autant d’impact.
Pour savoir ce qu’est-ce Noël, qui est l’Enfant
de la crèche et pourquoi il naît parmi nous, il faut
à la fois remonter au début de l’humanité...
et en envisager la fin. Pour beaucoup de croyants, l’univers,
et dans cet univers l’homme, ont été créés
par un Dieu d’amour. Cette création n’a pas été
faite par hasard ou par jeu. Elle a été faite par
amour et pour l’amour : l’homme est fait pour être
heureux, et être heureux par l’amour, amour de Dieu
et des autres. Mais une condition absolument nécessaire pour
aimer s’appelle la liberté. Je ne peux aimer sinon
librement : pour aimer, il faut choisir d’aimer. En créant
l’homme par amour et pour l’amour, Dieu laisse donc
l’homme libre de ce choix. Et par là même, il
prend le risque de voir l’homme refuser d’aimer. Les
chrétiens croient que, au début de l’humanité,
Dieu a demandé à l’homme s’il voulait
ou non l’aimer. Et l’homme a refusé cette offre
; son refus a introduit le mal dans le monde et a séparé
le genre humain de Dieu, puisque le mal, c’est justement le
refus du bien, le Bien suprême étant Dieu. Celui-ci
a respecté le choix de l’homme. Cette réalité
de la séparation de l’homme et de Dieu est décrite,
avec un certain symbolisme, au début du premier livre de
la Bible, la Genèse. C’est le récit bien connu
d’Adam et d’Eve.
Mais Dieu n’a pas voulu laissé l’homme sans possibilité
de retour. Il n’a pas renoncé à son projet de
rendre l’homme vraiment heureux, débarrassé
du mal, de la souffrance et de la mort. Il a décidé
sauvé l’homme. Mais un tel salut devait être
mérité par un homme, puisque c’est l’homme
qui avait péché. Et en même temps, cet homme
devait avoir la perfection de Dieu, puisqu’une offense ne
se mesure pas à l’offenseur, mais à la dignité
de l’offensé ; celui qui répare doit donc être
« en proportion » avec l’offensé. Un tel
être devait à la fois être homme et Dieu. Il
fallait alors que Dieu lui-même intervienne : c’est
le mystère même de Noël, le mystère de
l’Incarnation, où Dieu, en son Fils, se fait homme,
afin que ce Fils incarné sauve ses frères les hommes.
Et pour faire partie de l’humanité, il faut naître
d’une femme. A Noël, nous contemplons, dans la crèche,
cet Enfant né de Marie, qui est à la fois homme et
Dieu.
Tout cela est possible parce que Dieu nous aime d’un amour
fou. Le mystère de Noël nous montre
à quel point Dieu nous aime, puisqu’il n’hésite
à prendre notre humanité. Et parce que Dieu
est devenu homme dans son Fils, parce qu’il est devenu notre
frère en devenant l’un de nous, il nous rend aussi
participant de ce qu’il est lui-même : il nous rend
véritablement fils de Dieu, capables un jour d’être
avec lui dans le bonheur du ciel, si nous l’acceptons en en
prenant les moyens.
Et ce qu’il y a d’extraordinaire dans cet venue du Fils
de Dieu, c’est qu’il choisit de se faire l’un
de nous dans la pauvreté la plus totale. Il naît dans
une étable, de parents pauvres, et de simples bergers sont
les premiers témoins de cet événement incroyable.
Il accepte de passer par toutes les étapes de la vie humaine,
afin de les sauver toutes. C’est dans cette pauvreté
que se manifeste la gloire du ciel et la puissance de Dieu. Face
à tant d’amour, nous pouvons comprendre que la condition
première pour entrer dans la joie de Noël, c’est
d’avoir nous-mêmes un esprit d’enfant, de nous
dépouiller de nos certitudes et de nos orgueils. Ce Dieu
qui se fait homme, ce n’est pas un Dieu capricieux, incohérent
ou lointain, qui ne soucie pas de l’homme. C’est un
Dieu d’amour, qui veut notre bonheur, tout en respectant notre
liberté. Et c’est sans doute le seul Dieu acceptable
par le cœur humain.
+ Jean-Marie Le Vert
Evêque auxiliaire de Meaux
- Dernier éditorial paru dans Chemins d'Espérance
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Un
signe paradoxal !
L'ange donna un signe
aux bergers : " Vous trouverez un nouveau-né enveloppé
dans des langes et couché dans une mangeoire. " Drôle
de signe, avouez, pour des gens qui attendaient un Messie prestigieux
: un bébé dans une auge à bestiaux !
Comment est-ce possible ? Ce Dieu que l'on imagine
en grand magicien superpuissant, ou cette divinité impassible,
bien au-delà de nos soucis quotidiens, ou encore ce Dieu
dont parle surtout pour dire qu'on ne voit pas ce qu'il fait dans
un monde qui va si mal…
Noël nous révèle que la toute-puissance
de Dieu n'est pas celle d'un potentat, mais celle de l'amour qui
se bat les mains nues. A Noël, nous n'accueillons pas un Dieu
grand PDG de l'univers, venant régler tous les problèmes
de la terre, mais ce Dieu touchant, précisément, parce
qu'il s'est laissé toucher dans sa chair par tout ce qui
peut toucher l'homme. Dieu vulnérable,
Dieu sensible, voilà le signe qui nous est donné…
Dieu n'est plus au-dessus de l'histoire, hors de
l'histoire. Dieu est entré dans l'histoire, dans notre histoire.
Sans bruit, sans crier, et depuis Noël, il est le compagnon
quotidien de notre actualité.
Merci, bergers, d'avoir reconnu ce signe pour nous
!
Merci, Luc, de nous avoir transmis la nouvelle
parmi les nouvelles !
Dès lors, ne nous laissons pas abuser par
le travesti commercial de Noël, ni impressionner par l'horizon
sombre de notre monde. A jamais Dieu chemine au milieu de nous.
Que la paix de Noël nous envahisse et que,
par nous, elle envahisse le monde.
Mgr Stanislas Lalanne
Evêque de Coutances et Avranches
- Dernier éditorial paru dans l'Église dans la Manche
- Retrouvez l'éditorial de Mgr Lalanne sur le site du Diocèse
de Coutances
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