« Lourdes est un appel à la conversion »
Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes

Quel est l’objectif de ce jubilé ?
Mon souhait pour ce jubilé est de montrer la place des sanctuaires dans l’évangélisation aujourd’hui. Les pèlerinages et les sanctuaires sont devenus un élément essentiel de la vie religieuse parce que nos contemporains sont à la recherche de temps et de lieux où leur soif spirituelle peut s’étancher et s’exprimer.

Nous avons donc examiné quels sont les chantiers de l’Église auxquels Lourdes peut apporter une contribution. Il s’agit d’une visée pastorale, apostolique et évangélisatrice pour aujourd’hui.

Quels sont ces chantiers ?
À partir du contenu des Apparitions et des cent cinquante ans d’histoire écoulés, nous avons retenu douze missions ou portes d’accès à l’Évangile. Chacune correspond au charisme de pèlerinages ou de rassemblements qui se déroulent tout au long de l’année et auxquels nous avons confié la mise en valeur de ces missions. Une coopération se développe donc entre les Sanctuaires et les pèlerinages porteurs. La mission mariale est ainsi portée par le pèlerinage du Rosaire et le pèlerinage monfortain, l’organisation italienne Unitalsi mettra en avant la dimension de service des malades, l’Ordre de Malte portera la dimension internationale, le Frat fêtera à Lourdes le centième anniversaire du pèlerinage des jeunes d’Île-de-France, etc.

En quoi consiste le message de Lourdes ?
Il est très peu verbal puisqu’il se limite à sept phrases de Marie transmises par Bernadette. Ce sont autant des gestes et des attitudes que des paroles. Par exemple, quand Marie apprend à Bernadette à faire le signe de croix, cela signifie qu’elle peut nous aider dans la découverte de la foi et que la Croix est la clé du mystère chrétien. Lourdes est donc un appel à la conversion.

Naturellement, le message de Lourdes inclut Bernadette. Cette adolescente avait une mauvaise santé, elle n’avait pu aller ni à l’école ni au catéchisme. Elle vivait dans une famille pauvre, mais très unie par un amour réel, avec une très grande foi. Bernadette avait un bon sens et une solidité de caractère remarquables qui en font une sainte très sympathique parce qu’elle a des traits d’humour et un peu d’impertinence. Les jeunes de 14-15 ans se reconnaissent donc volontiers en elle.

• Propos recueillis par Patrick de Sagazan pour la Revue Catholiques en France, N°35