Assemblée plénière,
Conférence des Évêques de France
Lourdes, 4-10 novembre 2000
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Depuis quelques années, des affaires de pédophilie
se trouvent sous les feux de lactualité. La France
est atteinte comme dautres pays et lÉglise
est atteinte comme dautres institutions. Elle nest
pas épargnée par une réalité dont
elle découvre toute la complexité. LAssemblée
plénière des évêques a pris le
temps daborder en vérité le difficile
problème de la pédophilie.
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Ces actes de pédophilie, lÉglise les
condamne absolument.
Les actes de pédophilie, actes sexuels marqués
par une forte inégalité, sont profondément
destructeurs. Ils le sont d'autant plus qu'il s'agit d'enfants
qui n'ont pas la maîtrise de leur existence. Que la
société ait aujourd'hui pris conscience de cela
est un grand progrès social.
Lorsque l'agresseur est un prêtre, il y a une double
trahison. Non seulement un adulte averti impose à un
mineur ses pulsions, mais ses agissements contredisent l'Evangile
qu'il annonce. Les évêques mesurent combien la
blessure des enfants ou des adolescents est profonde et souvent
même indicible. Ils en éprouvent une vraie souffrance
; ils sont solidaires des victimes et de leurs familles.
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La responsabilité de l'évêque, en ce
domaine, est à la fois claire et délicate. Il
ne peut ni ne veut rester passif, encore moins couvrir des
actes délictueux. Il reste que la pédophilie
est un phénomène encore mal connu. Elle se cache.
Elle s'avoue rarement. Souvent, il n'est pas facile à
un évêque de réunir les éléments
suffisants et sûrs lui permettant de savoir si un prêtre
a effectivement commis des actes à caractère
pédophile.
Les prêtres qui se sont rendus coupables d'actes à
caractère pédophile doivent répondre
de ces actes devant la justice. Il est nécessaire qu'ils
réparent le mal qu'ils ont fait et portent le poids
de la peine infligée par l'Eglise et par la société.
Comme tout être humain pourtant, le prêtre qui
a commis ces actes demeure une personne qui a droit à
notre respect, à notre accompagnement, à notre
prière.
Nous tenons à redire notre volonté de veiller
avec soin à ce que de tels actes ne se produisent pas,
ne se reproduisent plus.
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Les actes à caractère pédophile interpellent
non seulement la conscience des évêques, mais
aussi celle de toutes les familles, des éducateurs,
des responsables politiques, des responsables de notre société,
des responsables de la communication et de la culture.
Avec eux nous voulons collaborer pour prévenir de tels
comportements. Avec eux nous voulons collaborer à l'éducation
de l'affectivité et de la sexualité des enfants
et des jeunes. Dans la ligne du travail de notre Assemblée
de Lourdes, nous allons poursuivre notre recherche sur la
pédophilie et ses manifestations, sur le soutien à
apporter aux victimes et à leurs familles, sur la prévention,
sur l'information et la formation des prêtres, sur le
mode d'intervention des évêques
Nous le
ferons avec la lumière et le courage que nous apporte
lÉvangile.
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Vis-à-vis de notre société comme vis-à-vis
de l'Eglise et des prêtres, nous appelons à ne
pas laisser sinstaurer un climat de méfiance
généralisée et injuste. Les crimes et
délits commis par quelques-uns ne doivent pas jeter
le discrédit sur tous. Aussi nous exprimons notre confiance
aux prêtres de nos diocèses et à nos collaborateurs,
comme aux parents et aux éducateurs.
Notre société a besoin de vivre dans la vérité
et dans la confiance.
le 9 novembre 2000
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