Il y a un an, c’est notre frère le Cardinal
Louis-Marie Billé qui ouvrait notre Assemblée,
prononçait le discours d’ouverture, présidait
l’Eucharistie et nous annonçait sa démission
de la Présidence de notre Conférence. Quelques
mois plus tard, il nous quittait, emporté par une maladie
dont nous pressentions, tout au long des semaines, de plus
en plus nettement l’issue. Il n’est plus là
physiquement parmi nous, mais nous savons dans la communion
des saints qu’il nous est présent autrement.
Confions à son intercession fraternelle non seulement
la bonne marche mais surtout la fécondité spirituelle
et apostolique de notre travail.
Dans la dynamique conciliaire
Le 11 octobre dernier, était célébré
le 40e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican
II. Nous ne pouvons pas ne pas évoquer ici cet anniversaire.
Mais, qu’est-ce que faire mémoire d’un
tel événement ? En faire mémoire, ce
n’est pas seulement l’évoquer ni en raconter
par le détail le déroulement, c’est entrer
dans la dynamique de foi qui l’a inspiré et l’a
habité. Le pape Jean-Paul II ne nous disait-il pas
dans sa Lettre Apostolique Au début du Nouveau Millénaire,
le 6 janvier 2001 : "Alors que le Jubilé est
achevé, je sens plus que jamais le devoir d’indiquer
le Concile comme la grande grâce dont l’Eglise
a bénéficié au 20e siècle : il
nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin
du siècle qui commence"
(n° 57) ?
Certes, en quarante ans, les temps ont changé, le
visage de l’Eglise et celui du monde se sont profondément
modifiés. Pourtant, c’est bien le même
désir d’accueillir et de révéler
le visage du Ressuscité qui a été au
cœur de l’événement conciliaire et
qui est la motivation profonde de nos travaux aujourd’hui.
Dans son Message au monde du 11 septembre 1962, le
bienheureux Jean XXIII affirmait : "Que peut être
un Concile, sinon le renouvellement de la rencontre avec le
visage de Jésus ressuscité, rayonnant à
travers toute l’Eglise, pour sauver, réjouir
et illuminer les nations humaines ?... Le monde a besoin du
Christ et c’est l’Eglise qui doit apporter le
Christ au monde." Et le Concile devait souligner
que c’est dans un réel amour de l’humanité,
dans un vrai compagnonnage de l’homme, dans un service
concret de celui-ci que l’Eglise peut lui révéler
ce visage du Christ et lui en communiquer le salut.
Notre Lettre aux Catholiques de France : Proposer la
foi dans la société actuelle, qui guide
aujourd’hui notre réflexion pastorale, peut être
lue, à juste titre, comme une application actualisée
et située (dans notre contexte social et culturel français)
de cette dynamique conciliaire. C’est d’ailleurs
sur cet horizon d’une évangélisation renouvelée
que nous avons inscrit les différents travaux de notre
Assemblée, tout particulièrement ceux qui concernent
la catéchèse, la pastorale du mariage et les
relations de l’Eglise avec notre société.
Pratique catéchétique et responsabilité
communautaire
Nous allons reprendre le dossier sur la catéchèse.
L’an dernier, nous avons fait un bilan de la situation
de la catéchèse en France. Nous nous sommes
réjouis de tant d’efforts et de tant de recherches.
Serviteurs de la Parole, premiers responsables d’une
nouvelle annonce de l’Evangile il nous appartient comme
évêques de donner un nouvel élan à
la proposition et à la formation de la foi dans notre
pays. Il s’agit maintenant de trouver, dans le domaine
catéchétique, les chemins pour mettre en pratique
les intuitions missionnaires de la Lettre aux Catholiques
de France. Déjà, dans cette Lettre, nous
affirmions que la proposition de la foi naît dans une
communauté à la fois catéchisée
et catéchisante. Et cela implique que celle-ci soit
bien consciente de sa responsabilité catéchétique
: "Toute communauté chrétienne a aujourd’hui
la liberté et même le devoir de prendre des initiatives
pour assurer cette formation élémentaire, tout
en l’adaptant aux besoins et aux capacités des
personnes auxquelles elle s’adresse"(p. 100).
Oui, toute communauté doit aider ses membres à
connaître, à célébrer, à
vivre et à contempler le mystère du Christ.
Mais pour que les communautés prennent conscience
de leur devoir en ce domaine, il leur faut "repartir
du Christ", "aller au coeur du mystère
de la foi", « apprendre ou réapprendre en
quel Dieu nous croyons et ce qu’il a fait pour nous
»… Bref, il faut inviter les communautés
à se mettre à l’écoute de Celui
qu’elles célèbrent. Elles y trouveront
assurance et audace pour ouvrir des voies nouvelles à
cette proposition de la foi.
Le document "Conduire à Jésus Christ",
qui nous est proposé par la Commission épiscopale
de la Catéchèse et du Catéchuménat,
devrait être cet outil de travail permettant aux communautés
chrétiennes de s’interroger sur leur responsabilité
catéchétique et sur le cœur du message
qu’elles ont à transmettre. Pour asseoir la refondation
de la catéchèse, même si de multiples
questions concernant le fonctionnement de la catéchèse
aujourd’hui nous assaillent, ne court-circuitons pas
cette étape. Il est important que nous prenions le
temps de cette contemplation du Christ et de cet échange
sur les enjeux majeurs de ce qu’est l’initiation
chrétienne aujourd’hui… Après cette
réflexion et la remontée du travail qui sera
ensuite effectué dans les diocèses, il nous
faudra arrêter des orientations et prendre les décisions
pratiques qui pourraient déboucher sur un nouveau Directoire
catéchétique, adapté à la nécessaire
inculturation de la proposition de la foi dans nos diocèses.
Au service de la Bonne Nouvelle de l’amour
humain
Nous allons reprendre également notre réflexion
sur la Pastorale du mariage. Parmi les lieux d’accueil
au sein de notre vie ecclésiale où nous avons
à proposer la foi, le mariage est l'une des circonstances
importantes offertes à l’Eglise pour témoigner
de son espérance au cœur d’une expérience
humaine vécue avec intensité.
Après la première étape, parcourue l’an
dernier, il est temps de fixer et de proposer à nos
communautés des orientations pastorales pour actualiser
celles déjà données en 1992. Sans reprendre
toute la réflexion fondamentale sur le mariage, nous
pouvons nous appuyer sur des convictions assez fortes et une
longue pratique pour formuler ces orientations. Au moment
où de plus en plus de laïcs et de couples chrétiens
s’engagent dans l’accueil des couples et la préparation
au mariage, ces orientations sont particulièrement
attendues.
Notre propos pourra paraître modeste, mais son ambition
est réelle. L’enjeu pastoral n’est-il pas
d’aider les deux cent mille jeunes qui souhaitent célébrer
leur mariage à reconnaître la Bonne Nouvelle
qui éclaire leur amour ? Beaucoup de nos contemporains
jugent notre ambition excessive. Il leur semble que nous attendons
trop de l’amour conjugal. C’est notre foi qui
nous conduit à reconnaître un enjeu divin dans
l’amour vécu par un homme et une femme et dans
leur désir de le partager avec des enfants. A la lumière
du Christ nous savons que le véritable amour est don.
Loin de se perdre, l’être humain fait l’expérience
qu’il ne devient pleinement lui-même que lorsqu’il
se donne totalement.
Nous n’ignorons pas les difficultés propres
à notre temps ni les blessures dont les familles peuvent
être victimes. Mais nous sommes témoins d’une
espérance qui nous fait vivre : un amour authentique
est une ressource assurée pour ceux qui souhaitent
être heureux. Nous voulons les accompagner dans cette
aventure.
L’Eglise catholique dans la société
française
Dans son compagnonnage avec les hommes, les femmes, les enfants
et les jeunes de notre temps, l’Eglise se veut à
leur service. Elle ne demande ni privilège, ni pouvoir,
elle offre sa collaboration. Le Concile Vatican II affirmait
clairement : "Aucune ambition terrestre ne pousse
l’Eglise ; elle ne vise qu’un seul but : continuer,
sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre
même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage
à la vérité, pour sauver, non pour condamner,
pour servir, non pour être servi" (L’Eglise
dans le monde de ce temps, n° 3, 2). C’est
bien dans cette dynamique de service et de collaboration que
nous voulons aujourd’hui, nous aussi, nous situer :
"Pour notre part, au titre de notre citoyenneté
et de notre foi, nous voulons contribuer au vouloir-vivre
de notre société, et y montrer activement que
l’Evangile du Christ est au service de la liberté
de tous les enfants de Dieu" (Lettre aux Catholiques
de France, p. 29).
Le prochain anniversaire du centenaire de la Loi de séparation
des Eglises et de l’Etat de 1905 va être l’occasion
pour un certain nombre d’instances de réfléchir
sur la place des cultes aujourd’hui dans notre société.
Même si, comme Eglise catholique, nous ne sommes pas
concernés par cette loi au même titre que ceux
qui en ont accepté les articles concernant les associations
cultuelles, il nous faudra saisir cette occasion pour dire
clairement comment notre Eglise souhaite se situer et se situe
de fait concrètement dans notre société,
quelle collaboration elle offre, quels enjeux et quelles difficultés
elle perçoit, quelles questions elle se pose. En effet,
par ses institutions et par l’engagement de ses membres
notre Eglise ne reste pas inactive. Elle s’investit
tout particulièrement dans l’éducation
des jeunes, dans le domaine social, sanitaire et caritatif,
dans le domaine de la culture, de l’art et de la sauvegarde
du patrimoine. Elle se veut partenaire. Elle offre sa contribution
et sa participation. Elle souhaite participer aux débats
qui traversent notre société. Quand elle intervient
dans l’accueil des "sans-papiers",
dans les questions sur l’insécurité réelle
ou ressentie ou dans le domaine de la sécurité
routière, l’Eglise le fait dans une volonté
de prendre sa part dans la construction d’un véritable
"vivre-ensemble" en France. Le travail que nous
amorçons cette année, La place de l’Eglise
catholique dans la société française
: notre expérience d’évêques, est
le premier volet de cette réflexion. Nous dirons comment
nous-mêmes, évêques, nous voyons cette
place, comment nous l’habitons. La réflexion
devra se poursuivre ensuite au sein même de nos diocèses.
Des réunions régulières Eglise
catholique - Gouvernement
On perçoit aujourd’hui chez beaucoup de responsables
politiques une conscience plus aiguë que si la liberté
religieuse a une dimension éminemment personnelle elle
a aussi de légitimes prolongements sociaux et communautaires.
La religion ne saurait être cantonnée dans le
pur domaine des opinions privées relevant de la seule
conscience des croyants. La recherche de solutions à
des problèmes posés par l’insertion de
l’islam dans le tissu de la société française
a été certainement pour beaucoup un facteur
important de cette nouvelle perception. Dans mes rencontres
avec les responsables de l’Etat (Président de
la République, Premier ministre, ministres…),
il m’a souvent été réaffirmé
que les religions avaient une dimension sociale qui devait
être prise en compte, un rôle à jouer à
côté d’autres familles de pensée
pour apporter leur contribution aux interrogations et aux
problèmes de notre société.
C’est dans ce contexte que s’est exprimé
au sommet de l’Etat un désir de concertation
avec les différents cultes et en particulier avec les
représentants de l’Eglise catholique, qui est
dans notre pays, la confession à laquelle se rattache
une majorité de Français. Une rencontre a eu
lieu à Matignon le 12 février dernier qui réunissait
le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur
et leurs conseillers, Mgr le Nonce apostolique, le Président
et le Vice-président de la Conférence, le Cardinal
Archevêque de Paris, Mgr de la Soujeole et Mgr Stanislas
Lalanne. Au cours de cette rencontre a été prise
la décision de réunions régulières
entre le Premier Ministre, les ministres concernés
et les représentants qualifiés de l’Eglise
catholique pour aborder, analyser et si possible résoudre
les problèmes qui peuvent apparaître dans les
relations entre l’Eglise et les pouvoirs publics. Qu’il
me soit permis, au nom de notre Conférence, de dire
tous nos remerciements aux deux Premiers Ministres successifs,
Monsieur Lionel Jospin et, actuellement, Monsieur Jean-Pierre
Raffarin, aux Ministres concernés et à leurs
conseillers, pour l’initiative prise et l’amorce
du travail entrepris.
Des prolongements du côté de l’Europe
Je souhaite que ce qui se dessine aujourd’hui en France
puisse avoir aussi des répercussions positives dans
la construction européenne et tout particulièrement
dans la rédaction de la future Constitution européenne.
Il serait souhaitable que l’Europe non seulement ne
méconnaisse pas son patrimoine spirituel, religieux
et humaniste, mais qu’elle accueille positivement la
contribution actuelle des Eglises et des communautés
religieuses à cette construction européenne.
Ne serait-il pas bon de faire figurer dans un Traité
constitutionnel de l’Union européenne que l’Union
européenne respecte l’identité et la contribution
spécifique des Eglises et des communautés religieuses
et entretient avec elles un dialogue structuré ? Nous
aurons l’occasion de reparler de cela dans le cadre
de cette assemblée et de nous prononcer sur ce sujet.
Pour l’expérience d’une plus
grande collégialité
S’il est un point où la référence
conciliaire peut encore éclairer nos travaux, c’est
la tenue même du Concile. En effet, dans une profonde
intuition spirituelle, le pape Jean XXIII a perçu que
l’Eglise ne pouvait relever les défis d’une
évangélisation renouvelée qu’en
renforçant les liens de communion entre les évêques.
Si l’Eglise est, comme le dit Jean-Paul II, une «
communion missionnaire », elle ne peut vivre sa mission
qu’en renforçant sa communion et vivre sa communion
qu’en renforçant sa dynamique missionnaire. Si
nous voulons relever ensemble les défis de la mission
aujourd’hui dans notre pays, c’est bien à
un renforcement de la communion entre évêques
que nous sommes appelés. D’ailleurs, les réponses
à l’enquête menée cette année
auprès de vous sur la restructuration de notre Conférence
épiscopale ont révélé qu’il
y avait dans notre Assemblée un désir très
net d’une plus grande collégialité. N’oublions
pas que cette Assemblée s’est largement renouvelée.
Un certain nombre d’évêques nommés
ces dernières années éprouvent le besoin
d’une meilleure connaissance entre évêques,
de temps de rencontre, de partage, de réflexion commune,
en vue de décisions vraiment concertées.
Le travail en provinces ecclésiastiques devrait permettre
d’offrir un échelon proche où pourra se
vivre entre évêques voisins une forme de cette
expérience collégiale. Ce travail va prendre
la suite de celui des Régions apostoliques. Mais il
a comme ambition nouvelle de faciliter une entraide et une
collaboration entre diocèses proches. Au moment de
notre débat sur la constitution des provinces, la question
avait été posée de l’avenir de
nos régions administratives. Celles-ci n’ont
certes pas les promesses de la vie éternelle…
mais les projets actuels de lois concernant la décentralisation
vont dans le sens d’un renforcement des responsabilités
régionales. Nous ne pourrons pas ne pas en tenir compte
pour notre travail ecclésial.
Ce travail en provinces va nous faire souhaiter de plus larges
rencontres entre évêques au niveau national.
C’est là qu’il nous faut avancer dans la
réforme des structures de notre Conférence.
Il sera important de trouver le bon rythme pour la mener :
ni la marche forcée ni l’enlisement. Il s’agira
surtout de se donner l’outil qui nous permette de grandir
dans l’expérience d’une plus grande collégialité
en évitant, pour le fonctionnement de notre Conférence,
émiettement, fractionnement du travail et maintien
de structures qui ne correspondent plus aujourd’hui
aux impératifs de la mission ou à nos possibilités
d’investissements en personnes et en finances.
Garder vif le souci de toutes les Eglises
Loin de nous enfermer dans une communion repliée
sur nous-mêmes, l’expérience d’une
réelle collégialité nous ouvre sur les
autres Eglises. D’ailleurs, la visite récente
de dix-huit évêques venus des divers continents
à l’occasion de la Semaine missionnaire et la
présence de nos frères évêques
délégués à notre Assemblée
par d’autres Conférences épiscopales sont
par elles-mêmes une invitation à vivre cette
communion hors frontières. Le Concile Vatican II rappelait
: "Successeurs légitimes des apôtres
et membres du collège épiscopal, les évêques
doivent se savoir toujours unis entre eux et se montrer soucieux
de toutes les Eglises ; en vertu de l’institution divine
et des devoirs de sa charge apostolique, chacun d’eux,
en effet, est responsable de l’Eglise avec les autres
évêques" (Décret La charge
pastorale des évêques, n° 6).
Comme l’exprimait récemment notre Conseil permanent
dans sa Lettre aux Eglises dans la tourmente, nous
ne pouvons pas ne pas porter dans notre réflexion et
notre prière tous nos frères et sœurs chrétiens
qui souffrent de par le monde.
Il y a trois ans, nous accueillions dans cette même
Assemblée Mgr Wacko qui nous parlait de la situation
dramatique des communautés chrétiennes au Sud
Soudan. Nous ne les avons pas oubliées. En février
prochain une délégation de notre Conférence
ira leur apporter l’assurance de notre amitié
et de notre aide.
Ce n’est pas sans une réelle inquiétude
qu’ici à Lourdes nous pensons à Jérusalem,
aux Israéliens, aux Palestiniens et à tous ceux
qui habitent la Terre Sainte ravagée par la violence
et même la haine. Nous lançons un appel pour
que des acteurs de paix, courageux, se lèvent de part
et d’autre pour ouvrir un dialogue constructif qui fasse
taire définitivement les armes afin que la sécurité,
la dignité et la justice soient rétablies. Nous
n’oublions pas nos frères chrétiens de
Terre Sainte. J’espère bien, à la fin
de cette année, pouvoir aller avec une délégation
de notre Conférence leur témoigner sur place
de notre amitié, de notre aide, de notre prière
fraternelle et les assurer du soutien et de la solidarité
des catholiques de France.
Portons aussi dans nos prières le peuple irakien.
Il subit déjà le poids de l’embargo qui
touche ce pays. Puisse-t-il ne pas avoir à supporter
dans sa propre chair les ravages et les séquelles qu’entraînerait
une nouvelle guerre !
Notre Assemblée est à pied d’œuvre.
Le travail ne manque pas. Je ne sais s’il nous faudra
comme saint Paul travailler nous aussi « nuit et jour
»… Mais puissions-nous, à travers notre
prière, nos échanges et nos décisions,
avoir la joie de servir comme lui « l’annonce
de l’Evangile de Dieu » (1 Th 2, 9) !
Lourdes, dimanche 3 novembre 2002
Jean-Pierre RICARD
Archevêque de Bordeaux
Président de la Conférence des Evêques
de France
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