Références
bibliques :
Actes des Apôtres : « Je me rends compte que c’est
vrai. » : Act.12. 1 à 11
Psaume 38 : « Magnifiez avec moi le Seigneur. »
Lettre de saint Paul à Timothée : "A tous
ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation.
» (2 Tim. 4.6 à 18)
Evangile selon saint Matthieu : « Pour vous qui suis-je.
» (Mat. 16.13 à 19)
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« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon
Père »….mais il n’y a qu’une
« maison du Père ».
LE MYSTÈRE DE L’UNITÉ
L’Église est ainsi faite qu'elle a été
inaugurée sous le signe d’une unité qui
se réalise par l’union des diversités.
La fête des saints apôtres Pierre et Paul en témoigne
et est avant tout la fête de ce mystère. Ils
sont les deux « piliers » de l’unique Église
».
L’Église que le Christ a voulu fonder sur eux
n’est pas un bloc monolithique car un seul homme, fut-il
Pierre, ne peut à lui seul épuiser en lui-même
les richesses de toute l’humanité. Au soir du
Jeudi-Saint le Christ nous en donne le mystère.
« Comme toi tu es uni à moi et moi à
toi, qu’ils soient un » (Jean 17.22). Le Père
n’est pas le Fils, mais le Père et le Fils sont
un seul Dieu en deux personnes et en une seule nature.
Le collège des apôtres est fait de membres du
Corps Mystique du Christ, plutôt que d’une hiérachie.
Fondamentalement, l’Église est unie dans le
partage de l’amour comme l’est Dieu, en son mystère
trinitaire, l’amour est Dieu lui-même. «
Dieu est amour, » nous dit saint Jean.
Ce que le Christ a voulu, c’est que l’Église
soit ainsi mystère d’amour tout au long de l’histoire,
une histoire qui, jour après jour, s’accomplit
dans la Pâque divine. Jésus ne demande pas à
Pierre de construire l’Église dans l’uniformité,
mais dans l’unité de la foi unique en Lui, de
la confirmer, de l’affermir, ou, si l’on peut
dire, de la « consolider » sur le roc qui est
le Christ, sur la pierre que l’apôtre se doit
d’être à sa suite. Mais l'Église
n'est pas faite que d'une pierre.
HUMAINE ET DIVINE
Le Christ a pleinement accepté ses limites humaines.
Il fut un enfant, il dort, il est fatigué. Il les assume
dans la souffrance, l’humiliation, le rejet qui le conduisent
à la Résurrection.
Et c’est au travers et par cette humanité qu’il
nous révèle l’infini mystère divin
de son message et de sa personnalité humano-divine.
Il n’a pas toujours été perçu
comme tel par ses contemporains, qui, même, ont dénaturé
ses gestes et ses paroles : "Il se fait Dieu".
Il en est de même pour l’Église au cours
des siècles et aujourd’hui. "Le disciple
n'est pas au-dessus du maître", dit Jésus.
D'autant que cette Église, sacrement du Christ, est
faite de l’humanité de ses membres.
Les membres du Corps Mystique, c’est Pierre, un homme
« concret », peu instruit, parfois coléreux,
fragile jusqu’au reniement, mais qui peut dire dans
la vérité de son amour : « Toi qui sais
tout, tu sais bien que je t’aime. »
C’est Paul , instruit de la Loi, toujours en éveil,
dont le dynamisme traduit sa passion exclusive pour le Christ
découvert au chemin de Damas. Mais il ne peut accepter
le jeune Marc et préfère se séparer de
son ami Barnabé qui l’a cherché à
Tarse pour l’introduire dans le collège apostolique
(Actes 11.25 et Actes 15.39)
Et si différents soient-ils, ceux que le Christ a
appelés à être ses disciples sont tous
apôtres du Seigneur.
DIVERSITÉ ET UNITÉ
C’est aussi le même Paul qui nous raconte son
altercation avec Pierre : on peut se faire des remontrances,
se corriger mutuellement, sans pour autant se séparer.
Dans sa seconde Lettre (3,15-16), Pierre avoue qu'il trouve
dans les lettres de Paul des passages difficiles.
On le voit, l'Église prend forme sous le signe d'une
unité faite de l'union par celà les diversités.
Paul évoquant les critiques dont il est parfois l’objet
même dans la communauté chrétienne de
Corinthe lui écrit (1 Cor.9. 6) « N’aurais-je
pas le droit d’emmener avec moi une épouse chrétienne
comme le font les apôtres, les frères du Seigneur
et Pierre ? »
L’unité de l’Église est autre que
d’être composés de membres tous semblables.
L’unité de l’Église est faite d’amour
dans l’échange et le dialogue. Il y a ainsi des
manières différentes d'être disciples
et apôtres du Christ, de vivre la communion.
L’unité, c’est de vivre, dans l’amour,
l’unique révélation du Christ qu’il
a vécue lui-même en son humanité, qu’il
réalise en son Église et dont nous avons à
témoigner en nos humanités, jusqu’au témoignage
du martyre, s’il nous le demande.
L’unité se bâtit dans la diversité
de la réponse de chacun, loyalement et fidèlement
à sa vocation. « Maintenant je me rends compte
que c’est vrai » dit saint Pierre.
N'allons donc pas demander à ceux qui nous transmettent
l'Évangile dans l’Église une perfection
dont nous sommes nous-mêmes incapables. Nous avons à
vivre la diversité de la Grâce et cette diversité
est une source de richesse qui s’exprime en une symphonie,
selon l’expression des théologiens de l’Église
d’Orient.
L’Église est née et se réalise
dans l’unité de la foi professée et de
l’amour vécu dans le Christ : « Tu es le
Messie, le Fils du Dieu vivant. » - « Sur cette
pierre je bâtirai mon Église. » C'est elle
que nous célébrons aujourd'hui en célébrant
les apôtres Pierre et Paul.
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« Ne regarde pas nos péchés, mais la
foi de ton Église » (prière après
le Notre Père)
« Fais-nous vivre dans ton Église comme les premiers
chrétiens : assidus à la fraction du pain, attentifs
à l’enseignement des Apôtres. Nous serons
un seul cœur et une seule âme, solidement enracinés
dans ton amour. » (prière après la communion)
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