Depuis le Concile Vatican II, l’Eglise catholique s’est engagée dans de nombreux dialogues théologiques, qui visent à surmonter les divergences doctrinales entre les Eglises et communautés ecclésiales. Ils sont un aspect d’une démarche plus large qui correspond à la nature même de l’homme, qui ne devient vraiment lui-même qu’en dialoguant, comme aimait à le rappeler le pape Jean-Paul II (lettre encyclique Ut unum sint n°28 et suivants). Elle doit conduire à une connaissance réciproque plus juste, à un examen de conscience dans une recherche commune de la vérité et finalement à un "échange de dons" spirituels entre baptisés et entre communautés ecclésiales. Cette conception du dialogue a été exposée dans un important document, sur "la nature et les buts du dialogue œcuménique", rédigé en commun avec le Conseil Œcuménique des Eglises.
Les dialogues théologiques ont permis aux partenaires de passer progressivement d’une meilleure connaissance mutuelle (de leur doctrine et de leur pratique) à l’identification des points sur lesquels il y a entre elles un "consensus fondamental" et une "différence séparatrice". Elles recherchent à présent si leurs divergences ne seraient pas des expressions d’une légitime diversité, comme l’ont montré récemment trois documents importants :
l’accord christologique, signé en 1994, avec l’Eglise Assyrienne de l’Orient ;
la reconnaissance, en 2001, de la validité de l’anaphore d’Addai et Mari (qui ne possède pas de récit de l’institution de l’eucharistie) utilisée par cette même Eglise et la possibilité pour les fidèles catholiques chaldéens d’y communier;
la Déclaration conjointe sur la Justification, complétée par une Déclaration commune, signées en 1999, avec la Fédération Luthérienne mondiale.
L’Eglise catholique participe à des dialogues multilatéraux dans le cadre de ses relations avec le Conseil œcuménique des Eglises, soit par un Groupe mixte de travail, soit au sein de la Commission Foi et Constitution.
Elle est engagée aussi dans une quinzaine de dialogues bilatéraux au niveau mondial, par exemple avec l’Alliance évangélique mondiale, et dans de nombreux dialogues nationaux.
En France, elle mène actuellement quatre dialogues officiels : avec le Conseil permanent des Eglise luthériennes et réformées, avec l’Eglise anglicane, avec l’Eglise orthodoxe, avec la Fédération des Eglises évangéliques baptistes de France (qui a publié deux documents importants sur le baptême et sur la Cène-eucharistie). Elle participe aussi à des conversations avec des évangéliques non mandatés par leurs communautés.
Il faut ajouter encore le travail mené, depuis 1937, par le Groupe des Dombes, composé de vingt catholiques et vingt protestants, qui a publié de nombreux documents.
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