En 1858, au moment des apparitions, Bernadette est âgée de 14 ans. Elle mourra à 35 ans. La plus grande partie de sa vie se situe au-delà des apparitions. Si très vite après les apparitions, Bernadette eut la conviction qu’elle serait religieuse, la question, pour elle, n’était pas seulement de savoir dans quelle congrégation elle entrerait mais, plus profondément, quel était, dans la volonté de Dieu, l’appel dominant auquel elle devait répondre.
Bernadette a bénéficié des grâces mystiques. Elle s’est entretenue et a contemplé la Vierge dix huit fois. Son amour pour Jésus-Christ et son désir de se cacher pour fuir les pièges du succès mondain la portèrent d’abord vers des formes de vie contemplative cloîtrée. Et pourtant, ce n’est pas dans le cloître que Dieu l’appelait.
Dans le livre du père Billet, nous découvrons l’histoire d’une vocation qui n’émergea que lentement. Six ans se seront écoulés entre les apparitions et le première fois où Bernadette manifesta sa décision ; huit ans entre les apparitions et son départ pour l’entrée au noviciat à Nevers.
Bernadette fut patiente, elle savait, compte tenu de sa santé, qu’il lui serait difficile de suivre la règle du Carmel. Cependant, elle ne voulait aucun aménagement à la Règle de l’institution dans laquelle elle entrait. Elle était certaine que Dieu l’appelait à la vie religieuse mais sut attendre, ne voulant rien brusquer. Elle avait supporté les jours où, durant la quinzaine des apparitions, la Dame ne lui était pas apparue. Elle faisait confiance à la Vierge et priait.
Elle comprit enfin que son chemin la conduisait dans la congrégation des Soeurs de la charité et de l’instruction chrétienne de Nevers. Là, elle s’occupa des malades et des miséreux accueillis et soignés à l’Hospice et faisait la classe aux enfants.
L’histoire des vocations ne se répètent jamais. Celle de Bernadette montre qu’une conviction fondamentale peut s’accompagner d’un temps d’incertitude sur la manière dont l’appel de Dieu se concrétisera. Pour Bernadette, ces années d’attente ne furent pas vides : la prière, le conseil et le service les ont nourries. La patience n’est pas l’engourdissement.
D’après le préface de Mgr Perrier Bernadette, une vocation pour tout le mondeNDL Editions Lethielleux
