Lettre d'information

Du corps dans la liturgie

La tristesse et la contention ne sont pas des fruits de l’Esprit. les fruits sont paix et joie. Le sourire en est une marque.

Lorsque transparaissent sur le visage d’un ministre de la liturgie l’ennui ou l’impatience, les soucis ou la distraction, c’est un malheur pour l’assemblée. Celui qui devrait être le signe vivant d’un ministère de gloire et de lumière, de grâce et de beauté, d’offrandes et d’action de grâce, n’est plus qu’un homme quelconque. Cette condition doit l’amener à l’humilité mais non pas à la tristesse. N’est-il pas sauvé par la grâce de Dieu ? Ce qu’il annonce et réalise en sacrement ne devrait-il pas transparaître à travers lui ?

Les fidèles se voient moins les uns les autres en dehors de l’accueil initial ou du baiser de paix. Mais il suffit d’avoir été ministre de la communion pour constater que trop nombreux sont ceux qui viennent recevoir le Christ avec un air triste ou tendu. Peu sourient.

Pourtant le sourire est pour tous le chemin de l’allègement de l’âme. On sait que, dans le chant, le sourire "ouvre" la voix. Dans la prière, il ouvre le cœur.

De même que les commissures des lèvres et des yeux se relèvent dans le sourire, de même les plis de l’âme se défont. De rugueuse, l’âme devient lisse ; dure, elle devient perméable. Le souffle régénérateur peut planer sur nos surfaces inertes et les vivifier.

Et comment ne pas sourire quand l’Epoux est là ?

Du vêtement

L’homme social est un individu habillé. Le vêtement fait partie de son corps et de sa personnalité. La relation qu’il a avec les autres en dépend. Et la relation avec Dieu ?

Nos grands-parents ne seraient jamais allés à la messe sinon "endimanchés". Signe de fête, de rupture, de respect. Les moines prennent la coule pour aller célébrer l’office au chœur.

Nos contemporains occidentaux, qui sont en général correctement habillés toute la semaine, ne semblent pas sensibles à la symbolique du vêtement en ce qui les concerne, sinon pour exprimer leur personnalité. Il faut qu’ils aillent au spectacle pour retrouver le sens du costume. Et dans la liturgie ?

Bornons nous à un seul point qui est le vêtement des ministres. Les prêtres et les diacres, parfois des petits ou grands clercs, portent un vêtement liturgique.

Mais le lecteur de la Parole ? Le chantre que l’on voit au psaume ? Ceux qui viennent dire les intentions de la prière universelle ? Les ministres de la sainte communion ? Bref, tous ceux qui évoluent ou agissent "devant" l’assemblée pour remplir une fonction symbolique sacrée. Pourra-t-on longtemps juger sans importance de voir au pupitre un imperméable tristounet ou un blue-jean râpé ?

C’est là une question plus sérieuse qu’il ne semble. Elle tient à la fois à l’anthropologie sociale et à la célébration des mystères. On ne pourra pas toujours l’éluder.

En France - à la différence d’autres pays comme les pays nordiques ou l’Afrique

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