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Faire un programme d’éclairage pour une église

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Faire un programme d’éclairage pour une église

Chroniques d’art sacré n°60, hiver 1999

Les techniques d’éclairage ayant formidablement progressé depuis quelques années, la lumière électrique n’est plus seulement un moyen au service d’une meilleure lisibilité des objets et des lieux. Elle permet aussi d’émouvoir, de faire percevoir, de laisser imaginer, de transporter, de faire pressentir ou ressentir toute une gamme d’émotions ou de sensations. La mise en lumière permet de hiérarchiser les éléments, d’introduire une dramaturgie, de raconter une histoire.

Les responsables pastoraux en charge d’une église (curé, doyen, équipe pastorale...) doivent avoir une conscience très vive des ressources - et des dangers - liés aux capacités de l’éclairage moderne. Il leur faut quitter toute naïveté avant de se lancer dans un projet d’éclairage qui sera une aventure. Qu’ils ne pensent pas, par exemple, qu’on éclaire une église simplement pour y voir clair. Ou qu’il pourrait exister un éclairage neutre. Même si personne ne l’a prescrit, la fonction et les effets de l’éclairage mettront toujours en valeur un effet et ils produiront toujours une émotion, l’absence d’émotion étant déjà elle-même une émotion. Les éclairagistes du théâtre savent admirablement « manipuler » le public à la guise du metteur en scène. Ce n’est évidemment pas l’objectif du liturge qui, pour rester maître de la situation — c’est-à-dire, dans l’ordre de la liturgie, pour respecter toujours une certaine réserve par rapport aux signes qu’il met en œuvre — aura soin d’établir dans la plus grande clarté un programme liturgique très précis donnant à l’éclairagiste tous les éléments qui lui permettront de créer la fonction et les effets convenant aux lieux des célébrations et aux saints mystères qui s’y déroulent.

Éclairage St Vincent de Paul (c) Diocèse de Paris

Ce document comportera des plans et des coupes en élévations, cotés le plus précisément possible.

Il donnera aussi l’histoire du lieu, qu’il soit ou non classé au titre des monuments historiques, et surtout l’histoire qui se raconte dans ce lieu, ce qu’on y fait quotidiennement, ou habituellement, en donnant le plus de détails possible. C’est un énorme travail qui exige qu’on n’oublie rien de la description de la vie interne de l’église : qui y vient ? Quand ?pour quoi faire ? Où se tient-on ?, pendant combien de temps ? A quelle heure et en quelle saison ? Dans quelle posture ou position debout, assis, à genoux ? Marche-t-on ? d’où à où ? ..etc.

Il faut trouver les mots aussi pour dire à l’éclairagiste ce que les gens attendent de ce lieu et des différents espaces qui le composent expliquer la participation active des fidèles, le rôle de l’ambon dans la proclamation de la Parole de Dieu, le sens de l’autel ;

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