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La Croix dans la liturgie

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de la croix que la joie est venue sur le monde. L’Église vénère la croix en tant que signe du salut et mémorial de la victoire du Christ ressuscité.

Une croix lumineuse, dans le chœur réaménagé de Notre Dame d’Urville par Mireille Bouchard (c) M. Bouchard

Cette cérémonie ne peut être isolée de l’ensemble de l’office qui commence en silence par une grande prosternation et une oraison, et se poursuit par la liturgie de la parole (Is 52, He 4 et 5 Passion selon saint Jean) et par la grande prière universelle. Après la vénération de la croix, une simple communion, distribuée à partir de la réserve conservée depuis la veille au soir — il n’y a pas de célébration eucharistique — est précédée de la récitation du Notre Père. La vénération de la croix apparaît donc comme le sommet d’un processus rituel qui conduit à faire mémoire de la Passion, prier pour l’Église et le monde, avant de s’achever par la communion eucharistique.

Les origines de la vénération de la croix

Cette cérémonie figure dans les livres liturgiques romains depuis les VII-VIIIème siècles. Les historiens s’accordent pour faire de Jérusalem le berceau de la célébration du triduum pascal et spécialement de cette vénération de la croix. Le dossier historique repose sur deux sources majeures.

En premier lieu, le récit de la pèlerine Égérie, confirmé par le Lectionnaire arménien de Jérusalem, permet de connaître la liturgie de Jérusalem entre 381 et 383. A la fin du Ive siècle, le vendredi saint au matin, on vénérait la relique de la vraie croix que l’on croyait avoir été découverte par sainte Hélène au début du siècle. La vénération de la croix prenait place entre deux longues synaxes comportant des lectures entrecoupées de psaumes, l’une dans la nuit du jeudi au vendredi saint en mémoire de la prière du Christ au jardin des oliviers, l’autre, le vendredi de la 6e à la 9e heure, en mémoire de la Passion. La vénération de la relique ne comportait donc pas de lectures. Mais elle consistait en une prosternation comme Égérie le rapporte : " On place alors un siège pour l’évêque au Golgotha derrière la croix, où il se tient à ce moment- là. L’évêque s’assied sur ce siège et l’on dispose devant lui une table couverte d’une nappe. Autour de la table, les diacres se tiennent debout. On apporte le coffret d’argent doré qui contient le saint bois de la croix, on l’ouvre, on l’expose, on place sur la table et le bois de la croix et l’écriteau. Quand on les a placés sur la table, l’évêque, assis, appuie de ses mains sur les extrémités du bois sacré, et les diacres, debout tout autour, surveillent (...) Tout le peuple défile donc on à un. Chacun s’incline, touche du front puis des yeux, la croix et l’écriteau, baise la croix et passe, mais personne n ‘étend la main pour toucher."

La deuxième

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