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La Croix dans la liturgie

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source est constituée par les plus anciens documents romains qui nous permettent de connaître la liturgie de la ville de Rome entre la fin du VIIe siècle et le début du VIII siècle, soit plus de trois siècles après Egérie.

Il y avait alors à Rome deux rites de vénération de la croix. Le premier était celui de la cour pontificale et consistait en une procession qui allait le matin du vendredi, du palais du Latran jusqu’à la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem. Le Pape et le peuple vénéraient une relique de la vraie croix. La cérémonie s’achevait sur la grande prière universelle. Il n’y avait pas de communion.

Le deuxième rite avait lieu le soir, à la neuvième heure, dans les tituli, c’est-à-dire les paroisses de la ville de Rome. La structure de la synaxe était alors celle qui a été adoptée en 1956. Les textes liturgiques permettent de supposer que l’objet de la vénération était une croix.

Si l’on ne peut affirmer avec certitude que le rite hiérosolymitain autour de la relique est à l’origine de la liturgie pontificale à Rome, il est clair cependant que la vénération de la croix dans la liturgie romaine depuis le haut Moyen âge provient du double héritage des deux usages romains vénération de la relique de la vraie croix, et vénération de la croix comme signe de salut.

Le rituel romain des tituli reliait de manière étroite la vénération de la croix et la communion eucharistique. Le Sacramentaire gélasien précise après la récitation du Notre Père, tous adorent la croix et communient. La génuflexion et le baiser, adoptés comme marque de vénération, étaient autrefois le geste de respect adressé à l’empereur ou à son image.

Ce rite avait peu à peu disparu jusqu’à la réforme des célébrations pascales en 1956 l’office de la Passion était célébré tôt le matin du vendredi saint et le plus souvent en l’absence de peuple. La réforme a voulu redonner sa force à un rite que la dévotion du chemin de croix héritée du Moyen âge avait occulté.

Le sens de la vénération de la croix

L’adoration de la croix est donc un cas remarquable de vénération d’un objet. Une lettre de la congrégation pour le culte divin sur les célébrations pascales datée 16 janvier 1988 Paschalis sollemnitatis précise « Pour la présentation de la croix, celle-ci doit être suffisamment grande et belle », Cependant, ni le Missel romain ni cette lettre ne reprennent la rubrique de l’Ordo hebdomadae sanctae de 1956 qui exigeait un crucifix et pas seulement une croix de bois. De plus l’ensemble des chants met l’accent sur le « bois de la croix qui a porté le salut du monde ».

Ce n’est pas le seul cas de « vénération » d’objet dans la liturgie romaine les rubriques prévoient des marques de respect et de vénération envers l’autel et l’évangéliaire (PGMR 232 235-236.33) et dans une moindre mesure envers le cierge

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