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La Croix dans la liturgie

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pascal. La croix du vendredi saint a par conséquent un statut liturgique égal à celui de l’évangéliaire et de l’autel.

La croix du sanctuaire vu de derrière dans l’église de St Paul-lès-Dax (c) CDAS Aire-et-Dax

Les prescriptions liturgiques insistent sur le caractère personnel de la démarche, renforcé par le geste lui-même Ils passent devant elle (la Croix) et lui rendent hommage, soit en faisant la génuflexion devant elle, par tel autre signe, par exemple en l’embrassant. son caractère extraordinaire comme par l’engagement corporel d’un geste qui met en jeu intimité (baiser), la vénération de la croix implique un investissement de toute la personne. Mais ce n’est pour autant une démarche privée. L’hommage à la croix apparaît comme une vénération collective au cours de laquelle chacun fait aussi une démarche personnelle.

La croix comme image

Dans l’évolution qui a conduit à la représentation de la croix au IVème siècle, la liturgie a tenu une grande part à partir de la dévotion envers la relique de la vraie croix. La croix est devenue peu à peu un des éléments importants du mobilier du sanctuaire d’abord sous la forme d’une croix de procession déposée près de l’autel à l’arrivée du cortège puis, progressivement — à partir du IXème siècle, peut-être sous l’influence du développement des messes privées — elle devient fixe sur l’autel.

Le Missel romain de 1970 fait preuve d’une grande discrétion sur ce point. Dans le chapitre sur « la disposition et décoration des églises, pour la célébration de l’eucharistie », les rubriques se contentent de noter Sur l’autel ou à proximité, il y aura une croix, bien visible pour l’assemblée (PGMR 270). Les rubriques évitent la question de la représentation du Christ en croix. La croix est ainsi en relation privilégiée avec l’autel, et elle accompagne la procession qui inaugure la célébration. Elle apparaît moins pour elle-même que comme icône qui prend son sens plénier par et à travers la célébration eucharistique.

Oscillant continuellement de la plus grande réserve à l’abondance pléthorique, la place de la croix dans la liturgie occidentale, dont l’histoire a été trop rapidement esquissée ici, laisse apparaître son caractère paradoxal, tout ensemble essentielle et problématique.

F. Patrick Prétot os, directeur de la Maison Dieu, professeur à l’Institut liturgique de Paris. Article des Chroniques d’art sacré n° 54, 1998

Illustration vignette : Christ de gloire de Fleur Nabert, Saint Adrien de Courbevoie, (C) CDAS Nanterre Bibliographie sommaire

M. Andrieu, Les Ordines Romani du haut Moyen âge, 11, 23, 24, 28, 29, Louvain, 1931-1 961.

Dom B. capelle. Le vendredi saint, La Maison-Dieu 37 (1954) L’office du vendredi saint, La Maison-Dieu 41(1955).

Cyrille de Jérusalern,

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