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La paramentique, notion et sens liturgique

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chasuble dans les mosaïques chrétiennes. Longtemps elle fut le vêtement de tous les clercs, à Rome du moins, avant d’être réservée aux seuls évêques et prêtres, alors que la dalmatique devient le vêtement propre aux diacres (mais certains évêques la portaient également). Aujourd’hui, elle est le vêtement habituel du prêtre qui célèbre la messe.

De l’Antiquité jusqu’au XVIIème siècle, la chasuble subit des allégements successifs de tissu et connut diverses formes : la forme romaine, la forme espagnole et la forme française qui aboutira à la chasuble "en boîte à violon".

Le sens liturgique de la paramentique

Le P. Jean-Claude Crivelli, ancien responsable de la pastorale liturgique et sacramentelle en Suisse romande, insiste sur le rôle significatif du vêtement dans l’action liturgique : "C’est un vêtement qui a une fonction, un but précis (...). Il doit faire percevoir que nous sommes dans une action qui est "mystère et foi" (...). C’est pourquoi, il doit être assez intemporel pour lui permettre de s’effacer dans le mystère qu’il célèbre".

Sur sa forme, le vêtement liturgique chrétien doit être l’héritier des seize siècles de tradition mais il doit également s’adapter à notre sensibilité d’aujourd’hui avec la marque de son époque, de son pays, du lieu où il doit être porté, avec son éclairage propre et la communauté pour laquelle il est fait.

Dans l’assemblée célébrante, le vêtement est un signe d’identité. Il manifeste le ministère dont telle personne a été littéralement "investie" (du latin vestis, le vêtement). Avec les symboles qui tissent la célébration (gestes, objets, musique, architecture), il situe aussi le culte chrétien du côté de la beauté, de cette suavitas dont parlent les Pères de l’Eglise et qui caractérise l’acte de foi.

La création des vêtements liturgiques

Les vêtements liturgiques représentent de longues heures de tissage à la main, de finitions et de coutures. Pour certains, ils sont de véritables œuvres d’art. Ce fut le cas de ceux créés par Jean-Charles de Castelbajac, lors des JMJ de 1997 à Paris. Sur la demande du pape Jean-Paul II, il avait conçu et réalisé les chasubles dont étaient revêtus les évêques, et en particulier celle du pape. Ce dernier dira au couturier : "Vous avez utilisé la couleur comme ciment de la foi et de l’espérance."

Aujourd’hui, rares sont les lieux de création de vêtements liturgiques. Les textiles continuent cependant à être confectionnés par des petites mains habiles et discrètes, à l’ombre des cloîtres, telles celles des religieuses du monastère de la Merci-Dieu. Sœur Annie, cistercienne de l’atelier du monastère, nous livre un enseignement vivant sur la création contemporaine et sur l’esprit que ces créatrices veulent insuffler aux vêtements liturgiques :

"Nous avons opté d’emblée pour la création de pièces uniques : le but premier de ce choix a été

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