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Le martyrologe romain

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mémoire (commémoration) de chaque saint, le martyrologe, en énonçant leur nom et un bref éloge – équivalent d’une épitaphe, d’une inscription lapidaire – permet d’en rappeler la mémoire (commémoraison). Il s’agit d’un livre liturgique, dont la lecture est proclamée au chapitre, après l’office de prime 4 . Notons que, malgré ce que peut laisser croire le nom de l’ouvrage, le martyrologe conserve les noms des saints en général, non seulement des martyrs : ce titre nous redit pourtant que la sainteté chrétienne a commencé par le martyre, et qu’elle s’y révèle, aujourd’hui encore, de manière éminente.

Le nouveau Martyrologe romain

Son prédécesseur est le Martyrologe romain de Grégoire XIII , préparé par le savant cardinal Baronius († 1607) et publié en sa toute première édition en 1583 (Venise) et 1584 (Rome). Le pape Grégoire imposa dès lors dans toute l’Église de rite romain l’usage de ce Martyrologe, à l’exclusion de toute autre recension. L’ouvrage connut des éditions successives (dont une, en 1924, assez malheureuse au regard de la critique historique) jusqu’à la dernière, en 1956. Comme tous les livres liturgiques, il fut soumis à révision, à la suite du concile Vatican II, qui appelait, entre autres, à « rendre les passions ou les vies des saints conformes à la vérité historique » (Sacrosanctum Concilium, 92c). Le chantier était vaste, d’autant que nul n’avait anticipé la véritable explosion de sainteté que produirait le pontificat de Jean-Paul II. Il n’a pas fallu moins de trente ans pour le mener à bien, sous la houlette de deux de nos compatriotes, l’éminent spécialiste de l’hagiographie qu’était dom Jacques Dubois († 1991), de 1970 jusqu’à 1989, puis l’abbé Jean Évenou († 2014) qui le mena à terme. L’édition typique de 2001 fut très vite remplacée par une seconde typique, en juin 2004, pour corriger quelques imperfections de la première – sans néanmoins parvenir à les amender toutes…

L’ouvrage se coule dans une tradition rédactionnelle bien établie, qui pourra surprendre, notamment par le laconisme de quelques éloges, limités à un nom de lieu et un nom de saint, suivi de sa qualité, point final ! On aura compris qu’il ne faut pas attendre du Martyrologe ce qu’il ne peut donner : catalogue officiel (mais non exhaustif), livre liturgique, il n’est pas un dictionnaire des saints. Il est néanmoins profondément renouvelé. Ce qui frappe surtout est son universalité : du Manitoba à l’Uruguay, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée au Kazakhstan, du Basutoland à Riga, de Pékin à la Californie, c’est toute la planète qui est couverte par le réseau invisible d’une sainteté antique et contemporaine, très diversifiée : si évêques, prêtres et religieux/ses ont encore une place prépondérante parmi les quelque 7000 noms de saints et bienheureux recensés, on y trouve aussi de très

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