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Les sacrements et leurs rituels, initiative et grâce divines

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dynamique de la grâce première, à l’action et à la conversion qu’elle suscite. Et, de fait, cette exigence de conversion est largement présente dans les rituels : on lit dans les Notes doctrinales et pastorales du Rituel du baptême des petits enfants :

"S’il n’y a aucun espoir fondé que l’enfant soit élevé dans la religion catholique, le baptême sera différé (...)et l’on en expliquera la raison aux parents (10)."

De même dans le Rituel de l’initiation chrétienne des adultes à propos de l’entrée en catéchuménat :

"Cela suppose une conversion initiale enracinée au temps du précatéchuménat, une volonté de changer de vie et d’entrer en relation avec Dieu dans le Christ (...)."

Si la grâce sacramentelle (11) signifie - au sens fort de rendre visible - l’initiative de Dieu, il est de la responsabilité ecclésiale de "préparer les chemins du Seigneur". Si les sacrements constituent, selon Edward Schillebeeckx, "la visibilité ecclésiale du don de la grâce (12)", il est donc logique que l’Eglise accorde de l’importance à la réception de cette grâce. En effet, dans le sacrement, la grâce est toujours donnée mais elle peut rester sans effet, comme un cadeau qui n’est pas ouvert. Or, il appartient à la mission de l’Eglise de préparer, d’accompagner, de prendre soin du don de la grâce ainsi signifié car il s’agit du don de Dieu pour le salut du monde. Mais chaque pasteur sait combien cet accompagnement est difficile. Pour autant, faut-il différer le don du sacrement, voir le refuser ? Difficile question à laquelle à chacun l’exercice de son discernement pastoral, mais à laquelle nous allons tenter d’apporter un éclairage.

La grâce sans condition : le baptême des petits enfants

En introduction, nous avons mentionné l’importance du salut : "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés" (1 Tm 2,3). La pastorale des sacrements est indissociable de la mission de salut de l’Eglise envers tout homme. Comment concilier cet impératif et l’exigence pastorale ? L’un des lieux qui peut apporter un éclairage parce qu’il dit, mieux que tout autre, la primauté de la grâce, est le baptême des petits enfants pratiqué dans l’Eglise depuis les premiers siècles. On lit dans La Tradition apostolique (IIIème siècle), au n° 21 :

" On baptisera en premier lieu les enfants. Tous ceux qui peuvent parler parleront. Quant à ceux qui ne le peuvent pas, leurs parents parleront pour eux ou quelqu’un de leur famille".

En effet, le pédobaptisme est sans doute essentiel pour entrer dans une compréhension de la théologie de la grâce sacramentelle. Il est, sans doute, le lieu le plus apte à manifester à la fois la gratuité de la grâce et l’universalité du salut. Car, bien qu’ils ne soient pas capables d’un acte personnel d’adhésion de foi pas plus que d’un engagement, les petits enfants reçoivent la grâce baptismale et sont sauvés. Certes, le pédobaptisme n’a pas toujours fait

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