Lettre d'information

Marie, témoin pascal

même, la Vierge de Noël n’est pas d’abord une scène touchante de Nativité. En Marie se noue la rencontre de l’humanité et de la divinité. "Il est né d’une femme" (Ga 5,4) : cette formule de la fête de sainte Marie, Mère de Dieu, au 1er janvier, résume bien la place de la Vierge dans le cycle de l’Incarnation. Avec "fierté", comme le souligne l’oraison après la communion, l’Eglise salue la Vierge Marie à la fois comme mère de Jésus, le Fils unique de Dieu, et comme Mère de l’Eglise.

Le mystère de l’humanité sauvée

La réforme liturgique de Vatican II a redonné à la fête de l’Annonciation au 25 mars son statut originel de "fête du Seigneur". L’annonce faite à Marie se trouve placée sous l’angle fondamental dont le Prologue de Jean donne la clef : "Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous." Cette fête célèbre le mystère de Dieu éternel qui entre dans le temps des hommes, et d’un Dieu qui se fait chair pour sauver l’humanité. Le 15 août, l’Eglise célèbre en Marie la première des rachetés, parvenue par la grâce du Christ dans le Royaume que le Sauveur a inauguré par sa Pâque. De même que l’Ascension célèbre l’entrée du Christ dans sa gloire, le 15 août, l’Eglise contemple comme l’exprime la Préface, celle qui est la "parfaite image de l’Eglise à venir", l’"aurore de l’Eglise triomphante" et qui ainsi "guide et soutient l’espérance" du peuple "encore en chemin".

Dans l’Immaculée Conception, à travers l’affirmation dogmatique que la Vierge Marie a été "préservée" des "séquelles du premier péché", l’Eglise célèbre en Marie le mystère de sanctification de l’humanité accomplie dans la Pâque du Christ. En Marie "préservée du péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils" (oraison d’ouverture) l’Eglise célèbre celle qui annonce la sainteté, fruit de la Pâque de son Fils.

Conclusion

"La valeur pastorale de la dévotion à la Vierge pour conduire les hommes au Christ, nous la tirons des paroles mêmes qu’elle a adressées aux serviteurs des noces de Cana "Faites ce qu’il vous dira" (Jn 2, 5)" (Finale de l’exhortation apostolique Marialis cultus)

Dans la liturgie, Marie est donc "témoin pascal", invitant les fidèles à l’obéissance à la Parole, à devenir toujours davantage les disciples du Christ crucifié pour avoir part à la gloire de sa Résurrection et à la plénitude du don de l’Esprit Saint.

Patrick Prétot

Professeur à l’Institut supérieur de liturgie et directeur de La Maison-Dieu

1. Lumen gentium, ch VIII : La bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise

Prolongement de l’article : Supplément de la revue Célébrer 391

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