Lettre d'information

Que chanter aux funérailles ? [1]

célébrant proposera à l’assemblée de prier en s’unissant à quelques invocations. Cette forme de prière doit tendre à créer le même climat de confiance et d’espérance que celui du chant d’adieu. » (n° 101).

Il est notable que c’est le seul rite pour lequel le rituel propose des textes et même des musiques. C’est dire l’importance attribuée à ce chant, à ce qu’il doit dire, à ce qu’il doit produire comme effet. Il conviendra de s’en souvenir au moment de mettre en œuvre ce rite. On se gardera d’oublier le psaume, élément important de la participation à la liturgie de la Parole. Il est encore trop souvent négligé. Et pourtant, élément poétique, il touche le cœur ; reflet de la prière d’un peuple de croyant, il nous unit à tous ceux qui l’ont déjà chanté ou qui le chanteront un jour ; souvent rédigés en « je-tu », il permet de nous approprier personnellement les sentiments qu’il exprime… Que peut-on dire de mieux que « Le Seigneur est mon berger » ou « Je mets mon espoir dans le Seigneur » ou encore « Tu ne peux laisser ton ami voir la corruption »…

Quant au refrain de la litanie, il est aussi un élément facile de participation ; et même pour des participants peu réguliers, il est facilement mémorisable. À la condition, bien sûr, qu’on le choisisse parmi les formules courantes et brèves.

Lorsqu’il y a eucharistie on chantera normalement le Saint, le Seigneur et l’Agneau de Dieu. Par contre, on gardera plutôt le Notre-Père récité dans l’espoir qu’un plus grand nombre puisse s’y associer. S’il n’y a pas eucharistie, le rituel prévoit une prière d’action de grâce. C’est une partie difficile à réaliser. En effet, les familles sont en deuil, les amis eux aussi sont touchés, parfois bouleversés ; des mots comme « nous te rendons grâce », « béni sois-tu » ou « alléluia » peuvent surprendre voire choquer ou scandaliser. Dans ce cas, on évitera tout ce qui pourrait paraître trop joyeux ou sembler irrespectueux de la souffrance et des questions qui y sont liées. Un chant de confiance au Dieu qui sauve de la mort pourra peut-être trouver sa place à ce moment.

Pierre Tournier

Article extrait de la revue Célébrer n° 336

Travail de deuil, rituels et espérance chrétienne

La bénédiction du corps, le dernier adieu

Questions courantes sur les funérailles

Rendre grâce aux funérailles

Du bon usage du dernier adieu

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