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Sacrosanctum Concilium, Quarante ans après

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n° 48) De son côté, Sacrosanctum Concilium se soucie que dans la célébration eucharistique « les fidèles n’assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers ou muets, mais que, le comprenant bien, dans ses rites et ses prières, ils participent consciemment, pieusement et activement à l’action sacrée. » (SC n° 48) Ceci induit d’abord la nécessité d’une formation des fidèles à l’action liturgique. En second lieu, cette compréhension doit tendre à une intériorisation à la fois personnelle et communautaire qui « enflamme les fidèles à la charité pressante du Christ. » (SC n° 10)

Par ailleurs, il convient de remarquer que la participation active unit deux dimensions qui s’appellent l’une l’autre : la première, intérieure, invisible ; la seconde, sensible, perceptible dans la célébration elle-même. Leur unité n’est d’ailleurs pas sans analogie avec le mystère de l’Incarnation. « Car il appartient en propre à l’Église d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles. » (SC n° 2) Par conséquent, la participation active comme union au Christ correspond à la nature même de l’Église. En effet, pour Sacrosanctum Concilium la participation « consciente, pieuse et active » consiste essentiellement pour les fidèles à être « absorbés (consummentur) par la médiation du Christ, dans l’unité avec Dieu et entre eux. » (SC n° 48) Or, ce fruit de la participation active n’est pas sans anticiper sur l’admirable définition de l’Église en Lumen Gentium n° 1 : « Elle est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et l’instrument, de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. »

La participation active des fidèles n’est donc pas simplement une forme nouvelle de liturgie adaptée pour faire droit à un plus grand besoin de participation de l’homme moderne, elle est demandée par la nature même du mystère pascal et par celle de l’Église où tous les baptisés sont membres vivants du Corps du Christ. Sur ce point, l’apport de la liturgie rénovée par le Concile est décisif pour la vie de l’Église. Car « il existe un lien très étroit et organique entre le renouveau de la liturgie et le renouveau de toute la vie de l’Église. »

3. Place de la Parole de Dieu

Toujours dans la ligne des apports essentiels de Sacrosanctum Concilium que nous avons toujours à approfondir, notons encore la large place redonnée à la parole de Dieu « on ouvrira [aux fidèles] plus largement les trésors bibliques » (SC n° 51), « en une lecture de la Sainte Écriture plus abondante, plus variée et mieux adaptée. » (SC n° 35, 1) L’un des apports majeurs du Concile dans la liturgie a été en effet le redéploiement de la parole de Dieu, par exemple, en retrouvant la tradition ancienne de plusieurs lectures avant l’Évangile, tirées de

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