Lettre d'information

Témoignages sur la mission du choeur dans la liturgie

soutenir le chant. C’est propre, c’est en place. Il y a là une forme de métier tout à fait respectable. La musique est un métier, certes, mais ce métier peut s’apprendre de différentes manières.

Patrick LAMON : Dans l’Eglise, on a fonctionné pendant des dizaines d’années sur le volontariat, sur la bonne volonté. On disait aux gens : « Mais si, vous saurez faire. Animez ! Lancez-vous et vous verrez, çà viendra ». On s’est ainsi forgé une image qui a hérissé beaucoup de musiciens et de compositeurs professionnels, et à juste titre. Il est certain qu’il faut de la gratuité et de l’esprit de service dans l’Eglise ; c’est fondamental, mais ce n’est pas suffisant.

- Comment alors combler le fossé qui risque de se creuser entre le monde de la musique et la musique en liturgie ?

Patrick LAMON : A Montpellier, le festival de musique débute par une messe à la cathédrale, annoncée sur le programme officiel. Depuis plusieurs années, je réunis l’ensemble vocal diocésain et le choeur de la cathédrale pour assurer le programme de cette célébration retransmise en direct par France-Culture sur le réseau national. Vis-à-vis du monde des artistes et du monde musical en général, il y a certainement là une ouverture. Il faut dire qu’il y a de grands noms qui ont aidé à créer ces passerelles entre l’Eglise et les artistes. J’ai été l’élève de Xavier Darasse. C’est un grand musicien qui a servi énormément à ce rapprochement. Lui et d’autres ont tenu des conférences et des colloques pour dire qu’il n’était plus possible de d’affirmer qu’il y avait d’un côté les musiciens sérieux et de l’autre la musique d’Eglise considérée comme absolument sans valeur. En réalité, je crois beaucoup,au-delà de ce qui est requis pour les célébrations rituelles, à la très grande diversité de ce que l’on peut proposer en tant que musicien d’Eglise.,. Tout ce qui tourne autour du « concert spirituel », dans les lieux extraordinaires qui nous sont dévolus, nous invite à l’imagination, à la création. Il faut inventer, et je suis sûr que nous toucherons beaucoup de nouvelles personnes. Je suis en particuliertrès préoccupé de ce qui reste à inventer, dans l’ordre de la musique, pour une cathédrale de province : ça ne peut pas être comme à la paroisse « lambda ». Quel dispositif doit-on mettre en place pour faire vivre les liturgies, mais aussi, que reste-t-il à réaliser dans le cadre d’autres expériences musicales ?

- Mais pour en revenir à l’essentiel, peut-on dire maintenant, d’une manière plus précise, quel est le rôle liturgique du choeur ?

Serge KERRIEN : Le rôle liturgique du choeur, c’est tout simplement de permettre à l’assemblée de célébrer vraiment : en alternant avec elle, en lui donnant sa place pour qu’elle chante et puis, par moments, en lui offrant l’occasion d’une participation par

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