Lettre d'information

Témoignages sur la mission du choeur dans la liturgie

Sanctus ou l’anamnèse. Mais cette participation, pour qu’elle trouve sa juste place et son efficacité doit s’inscrire dans une réelle diversification des rôles ; celà signifie en pratique que tout le monde ne chante pas tout, et tout le temps ! Sinon, il y a saturation non seulement des oreilles, mais aussi des possibilités spirituelles des fidèles.

Patrick LAMON : C’est un grand problème que celui de la participation active des fidèles. Parce qu’il faut participer, on fait faire n’importe quoi à l’Assemblée. Il y a une question qui m’a toujours interpellé : « Qu’est-ce que la beauté en liturgie ? ». Quand au sortir d’une célébration un peu exceptionnelle, on demande aux gens ce qu’ils ont vécu, ils répondent souvent : « C’était une belle messe ». Et j’ai demandé à des prêtres à propos de ce type de réponse s’ils ne préféraient pas qu’on leur dise : « C’était une messe priante » La notion de beauté en liturgie, c’est quoi ? Est-ce que c’est l’adéquation entre un texte et une musique, entre un geste musical et le rituel ? ou est-ce une beauté qui ne relève que de l’œuvre d’art elle-même, sans lien avec une fonctionnalité ? C’est intéressant aussi comme problème à poser, comme question préalable. Faire participer l’Assemblée, ce n’est pas lui faire faire des choses sans qu’elle puisse réfléchir, mais au contraire, lui permettre de rejoindre un contenu de foi qui puisse nourrir ce qu’on lui propose de faire. C’est fondamental.

La participation de l’Assemblée, ce sera donc aussi la qualité du silence qui sera proposée, la qualité d’écoute des autres acteurs de la célébration, son acte de chant à elle bien sûr, mais à condition de lui donner les moyens de le posséder vraiment, et de prendre réellement conscience de ce qu’elle célèbre à travers lui. En aucun cas, la participation ne peut se réduire à l’acte de chant lui-même.

- Peut-on recourir, dans le cadre des liturgies, à des musiciens interprètes ayant une formation musicale ?

Serge KERRIEN : Bien sûr. Pour moi, la musique, c’est un métier. Personne n’aurait l’idée d’aller acheter, n’importe où, des vêtements liturgiques fabriqués par n’importe qui avec n’importe quoi !... Non, on va acheter des vêtements liturgiques chez quelqu’un dont c’est le métier. De la même manière,, il est clair qu’il faut exiger des musiciens d’Eglise une formation solide au plan musical comme au plan liturgique. On ne peut plus se satisfaire du « bricolage ». Tout en ayant conscience que le meilleur musicien n’est pas forcément celui qui sort du conservatoire. On peut avoir une technique musicale parfaite sans être forcément un bon musicien pour la liturgie. Je connais des petites dames qui jouent de l’harmonium ou de l’orgue électronique à deux doigts mais très correctement, qui savent faire une introduction,

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