Lettre d'information

Faire examen de conscience aujourd’hui

incessants d’ombre et de lumière qu’est une âme vivante. »

Dans la relecture, je mets à profit ce moment de vérité pour opérer un discernement : comment ai-je été amené à commettre ce manque d’amour ? Par quel désir ? Par quel événement ? Quand ai-je dévié du chemin de grâce où je marchais ? Par quelle ruse de l’Ennemi ai-je été trompé, une fois de plus ? Je repère ainsi les mouvements qui se produisent en moi et leur jeu occasionnel ou habituel.

Pauvre d’amour, je ne me dépite pas. Le dépit est une réaction de l’amour-propre déçu de voir brisé son rêve de perfection. Or je consens à être imparfait. Je ne me décourage pas, car je consens à n’être pas saint une fois pour toutes, et je sais que Dieu est patient avec moi parce qu’il a confiance en moi, à la force de son Esprit en moi. Je ne me méprise pas, comme si j’étais tout mauvais. Je ne me hais point, si ignoble que soit mon péché, car je sais que « Dieu n’a de haine pour aucune de ses créatures » et qu’il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. Je ne reste pas replié sur un remords qui ne conduit qu’à une tristesse paralysante.

Je vais vers Jésus. Il est lucide ; il sait ce qu’il y a dans le cœur des hommes (Jean 2, 25). Il ne me condamne pas. Il ne m’enferme ni dans mon passé ni dans mon péché. Comme à la femme adultère, il m’ouvre un avenir. Il me dit : « Va, et désormais ne pèche plus » (Jean 8, 11), tu peux ne plus pécher.

- Je confesse qu’il me pardonne, à sa manière à lui. Pour moi, pardonner à quelqu’un le mal qu’il m’a fait c’est passer du ressentiment envers ce quelqu’un, de la rancune, la colère, la haine peut-être, à des sentiments de bienveillance, de bonté. Dieu, lui, quand il pardonne, ne change pas de sentiments. Quoi que j’aie fait, si grand soit mon refus d’amour, il ne cesse jamais de m’aimer. Son amour est de toujours à toujours, parce que, depuis toujours il est totalement gratuit. Il ne m’aime pas pour mes qualités, pour mes vertus. Il m’aime simplement parce qu’il n’est qu’amour et que je suis moi. Pardonner, pour lui, c’est donner son amour à la perfection, sans trêve, sans retour.

- Je confesse que mon premier lien avec Jésus est mon péché, non pas ce que j’ai fait pour lui, mes sacrifices, ma fidélité, mes engagements, mais mon péché. Je confesse que la première chose que j’ai à faire parce que c’est celle qu’il attend de moi est de me laisser laver par lui. Ce qui me donne d’avoir part avec lui (comme il l’a dit à Pierre), c’est de lui permettre d’être toujours d’abord mon Sauveur, celui qui enlève mon péché avec celui du monde (voir Jean 13, 6-9) Avec l’Église, le samedi saint, je confesse que le péché est une « heureuse faute », une chance (si douloureux qu’il soit de ne pas aimer l’Autre et les autres comme ils l’attendent et comme on le voudrait tant

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