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L’année liturgique, un éclairage historique

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la foi chrétienne (6). Cette difficulté est chronique, et on la rencontre encore aujourd’hui. Les fêtes sont autant de moyens de rendre le mystère plus accessible.

2. On peut avoir parfois l’impression de redondance : la fête du Christ Roi condense diverses références à la royauté du Christ évoquées à d’autres moments de l’année : l’Epiphanie, les Rameaux, le vendredi saint. Cependant, cette condensation a été jugée utile au bien spirituel des fidèles, dans un contexe de réaction de l’Eglise à la sécularisation et à la déchristianisation des sociétés occidentales.

3. L’évolution de l’année liturgique se fait ainsi en fonction des besoins spirituels du temps, et ne peut se comprendre que moyennant la référence à son contexte historique et culturel : la fête du corpus Christi est contemporaine des grandes synthèses théologiques (en particulier celle de Thomas d’Aquin) sur l’eucharistie, et d’une pratique de la communion des fidèles très occasionnelle. Elle s’appuie sur les premières et s’explique en partie par la seconde : la fête est née parce que les fidèles ne communiaient presque plus et qu’il a été nécessaire de préserver par une fête spéciale, accompagnée de rites visuels développés (expositions, élévations, processions), le caractère central de la dévotion eucharistique dans la foi chrétienne mis en évidence par la pensée théologique. Une telle fête eût été superflue à l’époque de l’Eglise ancienne.

Célébrer l’année liturgique : entrer dans une autre signification du temps

L’axe pascal de l’année liturgique

L’équilibre est toujours délicat entre la célébration de l’ensemble du mystère pascal et la mise en valeur de l’un de ses composants, de façon à mieux l’assimiler. Certes, toute célébration liturgique commémore et célèbre l’ensemble du mystère pascal, même si chaque fête particulière (la Transfiguration, par exemple), s’attache davantage à une de ses facettes. L’année liturgique combine les deux : son épicentre est constitué par le Triduum pascal, qui célèbre le mystère pascal dans son entier, mais tout le reste de l’année le déploie selon un programme qui tient compte des limites de la capacité humaine à entrer dans le mystère.

Aucune fête de l’année liturgique ne se comprend donc sans son référent pascal : même les fêtes des saints, où l’Eglise "proclame le mystère pascal en ces saints qui ont souffert avec le Christ et sont glorifiés avec lui" SC n° 104.

C’est cette vive conscience, mise en valeur par le Mouvement liturgique, qui a amené le pape Pie XII à promulguer la restauration de la vigile pascale en 1951, puis celle de la semaine sainte en 1955. On peut ainsi dire que la réforme liturgique a commencé avec la restauration de la célébration annuelle du mystère pascal.

L’entrée dans un autre temps

"Père, toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement

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