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L’année liturgique, un éclairage historique

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encore rétabli sa dignité, fais-nous participer à la divinité de ton Fils, puisqu’il a voulu prendre notre humanité"

Cette prière d’ouverture du jour de Noël exprime "l’admirable échange", selon le mot de saint Augustin, que promet le mystère pascal du Christ : recevoir de celui-ci le salut qui nous rend participants à la vie divine. Or la vie divine est une vie éternelle, dont le baptisé a reçu les arrhes, et que la liturgie, année après année, continue à faire croître.

Vivre le mystère pascal consiste à faire entrer le temps de Dieu dans le temps humain, ou plutôt à inscrire l’existence humaine dans le temps de Dieu - c’est-à-dire dans une perspective eschatoloqique, suivant la signification donnée par la 6ème préface des dimanches du Temps ordinaire :

"Dans cette existence de chaque jour, que nous recevons de ta grâce, la vie éternelle est déjà commencée. Nous avons reçu les premiers dons de l’Esprit, par qui tu as ressuscité" Jésus d’entre les morts, et nous vivons dans l’espérance qui s’accomplisse en nous le mystère de Pâques" :

Chaque jour de l’année liturgique, la liturgie (l’eucharistie, mais aussi les liturgies des Heures) introduit une porosité entre la vie présente et la vie éternelle, et apprend aux baptisés à vivre de ce mystère pascal. De la sorte, la mort n’apparaît plus que comme l’ultime étape d’une conformation au Christ qui a été initiée avec le baptême. Dès cette vie, le temps de Dieu transfigure le temps, mais aussi l’activité de l’homme, ainsi que l’évoque la prière du mardi de la 2ème semaine après Pâques :

"Seigneur, fais-nous déployer aux yeux du monde la vitalité du Christ vainqueur de la mort : après avoir reçu le germe de sa grâce, que nous en portions tous les fruits".

Par leur baptême et par leur initiation permanente au mystère du Christ, les chrétiens sont constitués porteurs du mystère dont ils sont nés, et qui se déploie par eux dans la vie du monde.

L’enjeu théologique de l’année liturgique est donc bien là : permettre aux fidèles de vivre du mystère pascal dès cette vie, en attendant que l’eschatoloqie le réalise en plénitude. Au long de cette histoire, la liturgie n’a cessé d’être la pédagogue de cet apprentissage en répétant de diverses manières au long du cycle annuel la nouveauté et la grandeur du mystère qu’elle porte.

Article d’Hélène Bricourt L’année liturgique, Un éclairage historique, Célébrer N° 367

Notes :

1. C’est à dire les fêtes du Seigneur dans l’année 2. Il existait en Orient une fête de tous les saints confesseurs, et à Rome, le Panthéon fut dédié au début du VIIème siècle à "sainte Marie et tous les saints martyrs". 3. C’est l’usage que l’on appelle "quartodéciman", c’est à dire célébré le quatorzième jour du mois. 4. Le témoignage exemplaire de ce phénomène est donné par le récit d’Egérie, venue en pélerinage d’Occident, dans son

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