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L’année liturgique, un éclairage historique

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dédicaces de basiliques de Jérusalem : ainsi que la Transfiguration du Seigneur, ou de l’exaltation de la sainte Croix. D’autres appartiennent au cycle sanctoral qui célèbre la mémoire de la Vierge Marie et des saints. En occident apparaissent plus tardivement, des fêtes propres : la fête de la Sainte Trinité, une "fête d’idées" apparue sans doute en Gaule, et celle de tous les saints, en Angleterre, au VIIIème siècle(2).

Quelques réflexions :

Ces quelques repères historiques suscitent plusieurs réflexions :

1. La date de Pâques : la fête de Pâques est célébrée dès les origines selon deux traditions différentes : l’une liée au calendrier juif dans les régions d’Asie Mineure, prenant pour jour de célébration la date anniversaire de la mort du Christ, le 14 du mois de Nizan, que sa transposition dans le calendrier julien place au 6 avril (3). L’autre tradition, en usage presque partout ailleurs, consiste à célébrer Pâques en rapport avec la fête lunaire de la Pâque juive, soit le dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps, c’est-à-dire notre système actuel.

Néanmoins, les chrétiens éprouvèrent le besoin de célébrer ensemble la fête qui constituait le coeur de la foi. C’est pourquoi en l’an 325, le concile de Nicée décida de retenir le second usage et de l’étendre à l’ensemble des Eglises chrétiennes. Il ne s’agissait pas de nier les coutumes spécifiques des Eglises, sutout à une époque où la liturgie était de la responsabilité locale des évêques mais d’avoir au moins en commun la date de la célébration de la mort et de la résurrection du Christ. Un tel souci de manifester l’unité de foi dans l’unité de date de célébration est évidemment évocateur des moyens de manifester l’unité des chrétiens à une époque où celle-ci, en raison du développement d’hérésies, n’allait plus de soi.

2. L’importance de Jérusalem : le site de Jérusalem occupe une importance considérable dans la constitution de l’année liturgique : la commémoration des événements salvifiques sur les lieux mêmes où ils se sont produits a suscité le développement d’une liturgie annuelle, et en particulier pascale, qui en suivait la chronologie (4) : cependant la liturgie évoquait cette composante historique sous le mode du mémorial : ce qui permettait de ne pas limiter les événements du salut à un simple souvenir, mais de les actualiser par la célébration liturgique. Ainsi le mémorial pascal, en intégrant mais aussi en dépassant le caractère historique de la Passion pour en actualiser le caractère salvifique, donne sens à l’ensemble de l’année liturgique, et suscite une nouvelle conception du temps, sur laquelle nous reviendrons.

3. La complémentarité des traditions : si l’essentiel des fêtes de l’année liturgique est venu d’Orient, et en particulier de Jérusalem, il existe au moins un exemple d’influence inverse : la fête de

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